En 1914, Apollinaire s’engage volontairement dans les troupes françaises. Il fait la rencontre à Nice de Louise de Coligny-Châtillon, qu’il surnomme Lou et qui devient sa maîtresse.
Dans les tranchées il idéalise cette femme qu’il aime, lui écrit tous les jours des lettres et des poèmes… L’amour et la guerre y sont étroitement liés car ils sont alors l’essentiel de sa vie de poète.
Les Poèmes à Lou, œuvre posthume (publiée pour la première fois en 1947 sous le titre Ombre de mon amour), ont été extraits des Lettres à Lou. Voici, dans cette sélection de dix textes, Adieu !, poème dont la voix ne peut révéler la forme en acrostiche :
« Adieu !
L’amour est libre, il n’est jamais soumis au sort
O Lou, le mien est plus fort encor que la mort
Un cœur, le mien te suit dans ton voyage au Nord
Lettres ! Envoie aussi des lettres ma chérie,
On aime en recevoir dans notre artillerie
Une par jour au moins, une au moins, je t’en prie
Lentement la nuit noire est tombée à présent
On va rentrer après avoir acquis du zan,
Une, deux, trois… À toi ma vie ! À toi mon sang !
La nuit, mon cœur la nuit est très douce et très blonde.
O Lou, le ciel est pur aujourd’hui comme une onde.
Un cœur, le mien, te suit jusques au bout du monde.
L’heure est venue. Adieu ! l’heure de ton départ
On va rentrer. Il est neuf heures moins le quart
Une… deux… trois… Adieu de Nîmes dans le Gard
4 fév. 1915 »
Consulter les versions texte de ce livre audio : Poèmes à Lou ; Vitam impedere amori.
Photo de Louise de Coligny-Chatillon, amante de Guillaume Apollinaire (1919).
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