La cour de Ventadour était réputée pour son activité culturelle où l’amour courtois était célébré de longue date. Marie de Ventadour était la protectrice et l’inspiratrice de troubadours (vers 1165-vers 1222) ; la seule œuvre qui nous soit parvenue d’elle est une tenson « échange entre deux poètes », de 1197 en versets alternés composés par elle-même et par Gui d’Ussel, un de ses poètes protégés.
Le problème posé dans l’histoire de cette tenson était le suivant : « Une fois qu’un homme a réussi par sa cour à séduire une dame, devient-il son égal ou demeure-t-il son serviteur ? ». Marie défend le second point de vue.
Gui d’Ussel, ayant perdu sa dame, ne chantait plus. Les dames du pays en furent affligées et en particulier Marie que Gui avait souvent louée… La tradition rapporte que« Gui d’Ussel se trouvait à la cour de Madame Marie ; et celle-ci, pour le ramener aux chansons et à la joie, fit un couplet dans lequel elle lui demanda s’il était convenable qu l’ami eût autant de suzeraineté sur la dame que la dame sur lui. Et, sur ce motif, Madame Marie le provoqua à échanger une tenson et lui dit : « Gui d’Ussel, j’ai peine pour vous »… »
Ce joli dialogue courtois vous est présenté dans la traduction de Jean Audiau (1897-1927) avec comme titre le premier vers : Gui d’Ussel, j’ai bien de la peine à votre sujet.
Lancelot et Guenièvre.
Ajoutez un commentaire !
C'est la meilleure manière de remercier les donneurs de voix.