Cette cocasse nouvelle de Léon Gozlan (1803-1866) est extraite de son recueil Nouvelles éditées en 1880.
« Ouvrait-il un journal, il n’y était question que d’un prodigieux mystère découvert par la police ; jetait-il les yeux sur un feuilleton, il lisait : Mystères de la Bastille, Mystères de la Conciergerie, Mystères de ma femme. Voulait-il connaître le genre de pièces jouées à Paris, il ne trouvait qu’une seule pièce : la Gaîté. Mystères ; les Variétés, Mystères ; l’Ambigu, Mystères. Sur un cerveau naturellement excentrique, une telle répétition d’idées et d’images agit avec une force extraordinaire, et l’excellent M. Fitz-Gerald comprit qu’il n’y aurait pas de repos pour lui en ce monde tant qu’il ne serait pas allé à Paris prendre un bain entier de mystères. Cette envie n’était pas exempte d’une certaine terreur qui en aggravait la domination. M. Fitz-Gerald était convaincu qu’on ne sortait pas vivant de tant de mystères, car il voulait les connaître tous par lui-même ; et ceux de la Cité, et ceux de l’arche Marion, et ceux de la Roquette, et ceux des bagnes, et ceux du cabanon de Bicêtre. »
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