La Fille Élisa, roman de mœurs publié en 1877 par Edmond de Goncourt raconte le sort pitoyable d’une prostituée, condamnée à mort, terminant sa vie lamentable dans une prison de femmes. Élisa, fille d’une sage-femme cupide, est, toute jeune, gâtée par le vice, s’enfuit en province, « travaille » dans plusieurs maisons closes ou sur le trottoir, et s’amourache d’un soldat qu’elle assassine dans un moment d’égarement. Condamnée à mort puis grâciée, elle sombre dans la folie.
Une peinture sans concessions de l’horrible condition de ces femmes publiques, ornée des fioritures de l’écriture artiste des Goncourt, et surtout un réquisitoire violent contre l’injustice sociale et les cruautés du système pénitentiaire.
«Chez Élisa, chez cette nature sauvageonne qui avait toujours tenu de la chèvre rebellée, prête à repousser à coups de tête la main pesant sur elle, cet instinct de révolte était devenu plus accentué depuis que cette main était la main de la Justice. Toutefois, il faut le dire, le désintéressement de son crime faisait relever le front à la criminelle. Dans ce monde de femmes presque entièrement composé de voleuses, la superbe de sa probité donnait à tout l’être d’Élisa quelque chose de hautain et d’indigné. »
Roman « plein de talent » (dixit Flaubert.)
Ah, toujours cette érudition, et ces pépites si bien choisies. Merci.
merci pour la lecture de ce roman …la condition misérable de ces femmes y est si bien décrite..
Décidément, c’est comme si vous lisiez dans mes pensées. Je cherchais des romans sur les prostituées