Le recueil Valentines, dont sont issus ces deux poèmes, date de 1885.
(Une première sélection des poèmes de ce recueil a été enregistrée sur le site en 2012.)
Fou
Fou… ou non-conforme ? Si c’est cela, être fou, soyons fous ! À moins que ce ne soit l’amour qui rende fou… En tous les cas, la conformité, quelle torture, ou bien quel ennui !
« J’admire celle qui n’est pas folle
je plains celui qui n’est pas fou », conclut Germain Nouveau.
Libérateur et très rafraîchissant.
L’Âme
Merveilleuse illustration de ce que l’on peut ressentir après une séparation : l’autre est comme ce membre fantôme que l’on croit toujours sentir sur soi alors qu’il est amputé…
« Mais ce qu’a lié l’amour-même
Le temps ne peut le délier
[…]
Ma vie à la tienne est tressée
[…]
Quand je dis ou fait quelque chose,
Je te consulte tout le temps ;
Car je sais, du moins, je suppose,
Que tu me vois, que tu m’entends.
[…]
Du temps où nous étions ensemble,
[…]
Ne m’as-tu pas donné ton âme ?
[…]
L’âme est toujours là, Madame ;
Soyez certaine que je l’ai. »
Sortez les mouchoirs !
« Je rêve de Germain Nouveau, le merveilleux poète de Savoir aimer : chaque fois qu’il m’arrive de le nommer, je cède tout entier à sa magie, avec délice j’écoute refleurir le chant grégorien dans ses vers. »
André Breton, Flagrant délit. Rimbaud devant la conjuration de l’imposture et du truquage. Paris : Thésée, 1949.
Germain Nouveau (vers 1873) – photographie d’Étienne Carjat.
Bonsoir Albatros.
Merci pour ces 2 poèmes.
Ils sont magnifiquement lis.
Pas trop long .Au plaisir d en écouter d autre.