Dans ce récit, Gérard de Nerval relate le destin insolite de l’avocat Raoul Spifame, personnage historique réel du 16ème siècle.
Doté d’un esprit hardiment réformateur (1) mais aussi d’une singulière ressemblance physique avec son souverain, le roi Henri II, Spifame en vint à se prendre pour ce dernier, ce qui lui valut d’être enfermé à l’Hôpital des Fous de Bicêtre.
Sous le regard amusé du narrateur, point chez Nerval la fascination pour ce cas de folie et l’exploration de ses ressorts intimes.
(1) Il aurait, par ses écrits, inspiré nombre de décisions d’Etat, dont l’instauration du 1er janvier comme date du début de l’année civile.
Portrait du roi Henri II, par François Clouet (1510–1572)
Carl Nielsen – Quintette à vent opus 43 – Praeludium – Tema con variazioni et andantino festivo – Par Sir James Galway – The Carion Quintet – Licence Creative Common
Raoul Spifame est le sosie du roi Henry II et le jumeau du poète royal. Je vois toute cette étrange et belle histoire comme une mise en abîme du portrait de l’auteur, lui-même enfermé en asile psychiatriaque en 1852, année de la parution de l’oeuvre. Nerval est obsédé par le thème du double venu de la littérature allemande qu’il aime tant. Comme Spifame il a défendu la justice sociale et la cause du peuple en 1848 et le merveilleux poète royal est aussi un libre double de lui-même. Voir son sosie est le signe de sa mort, dit-on, et le pauvre Nerval mourra peu après. Mais dans son récit l’agréable folie, la bonté et la poésie restent vivantes, comme une version de sa vie qui finirait bien.. Je trouve cela émouvant.
Je ne sais si vous partagerez mon point de vue mais en tout cas merci de nous avoir offert ce petit bijou;
Une bien curieuse histoire que vous nous proposez là, Bernard !
Ravi de partager cette découverte avec vous, Gaëlle, comme je le serai de vous entendre dans les De la Ville de Mirmont, cocasses ou bouleversants, que vous promettez.