Cette nouvelle au dénouement sacrificiel de Georges Vautier (1842-1911) est parue dans la Revue des deux mondes en 1882.
« Il n’entendait pas, il ne retenait que les mots séduisants de gloire et de fortune. La fortune, il l’avait ; la gloire, il pouvait la conquérir. Il n’avait qu’à livrer son nom à un public qui venait de le réclamer, et un avenir brillant s’ouvrait devant lui, qui réalisait tous ses désirs, donnait satisfaction à tous ses goûts, le délivrait de la contrainte qu’il s’imposait depuis tant d’années ! N’était-ce pas Dieu lui-même qui, en lui prodiguant coup sur coup tant de faveurs inespérées, lui faisait connaître sa volonté, l’appelait à d’autres destinées ? Tout ce que la vie a de bonheurs vrais, de saines et fortes affections lui était offert : un foyer l’attirait où manquait un mari et un père, où il était certain de trouver une compagne honnête et fière, éprise de l’art qui le captivait, déjà unie à lui par le lien d’une victoire partagée, une compagne qui le comprendrait, l’encouragerait, lui inspirerait des chefs d’œuvre auxquels elle prêterait l’aide de son talent, à qui il apporterait, lui, la richesse, un nom en passe de devenir célèbre. »
photo Pexels (CC0)
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