Les Vies encloses ( 1896 ) est un recueil de huit poèmes inspirés par l’occultisme et le romantisme allemands. En plus de celle de Novalis, on sent dans ces trois riches poèmes de Rodenbach l’influence de Baudelaire et de Mallarmé.
« Ainsi mon âme, seule, et que rien n’influence !
Elle est, comme en du verre, enclose en du silence,
Toute vouée à son spectacle intérieur,
À sa sorte de vie intime et sous-marine,
Où des rêves ont lui dans l’eau tout argentine.
Et que lui fait alors la Vie ? Et qu’est-ce encor
Ces reflets de surface, éphémère décor ? » (L’Aquarium mental)
« Oui ! c’est vrai que notre âme au monde se fiance !
Mais qu’est-ce de mirer la simple vie humaine
Quand, dans ses profondeurs, s’ouvre un divin domaine :
Tout le royaume glauque de l’Inconscience. » (L’Âme sous-marine)
« Les lignes de la main, géographie innée !
Ce sont d’obscurs chemins venus de l’infini ;
Ce sont les fils brouillés d’un rouet endormi ;
Ah ! l’arabesque étrange où gît la Destinée ! » (Les Lignes de la main)
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