Cette désuète mais douce nouvelle de Georges Ohnet (1848-1918) est parue dans le magazine La Lecture en 1897.
« Enfoncé dans une embrasure de fenêtre, il regardait pendant des heures celle qu’il adorait, dansant avec une riante vivacité. Il suivait sa petite tête évaporée dans la foule tournoyante, et caressait des yeux ses blanches épaules. Quelquefois il s’enhardissait jusqu’à s’approcher de la mère, et, cérémonieusement, il lui faisait sa cour. C’étaient ses plus grandes audaces.
Il voyait avec envie ses camarades papillonner autour de la jeune fille, cambrer leur torse, faire les avantageux. Plein d’une noire tristesse, il se disait : « Un de ces jours, la nouvelle qu’elle épouse un de ces messieurs va se répandre au mess, et tout sera fini. » Il eut des accès de désespoir dans le silence glacial de sa chambre garnie. Il essaya de se raisonner. N’était-il pas fou d’aller songer à cette enfant gâtée faite pour les douceurs de la vie luxueuse ? Elle était réservée à quelque fils de famille, et non à un pauvre officier de fortune. »
Oui c’est une belle histoire qui commence quand la lecture s’arrête. Enfin on espère qu’elle continuera belle et ardente …
En fait, c’est à ce moment-là qu’elle commence l’histoire (leur histoire…)
Merci, d’accord… Mais on a l’impression que l’histoire demeure inachevée…