Ces trois histoires extraites du recueil Les Femmes d’amis (cf. Une canaille et Henriette a été insultée) nous présentent trois aspects de Georges Courteline.
Le Courteline bien connu, dans Une maison tranquille :
« Figurez-vous que cette petite fauvette eut le malheur, ces temps derniers, de faire une mauvaise connaissance. Tranquillement, sans songer à mal, elle revenait de prendre sa leçon de chant, quand avec un effroi, d’ailleurs bien légitime, elle s’aperçut qu’elle était suivie. Il y a des malhonnêtes gens partout, même dans le monde des fauvettes. »
Le Courteline poète, dans Mouvement de valse :
« Sur le sol, la traîne trop longue de son peignoir enveloppait ses pieds comme d’un flot de mousse et ainsi elle jouait, divinement, et avec un art infini, sans oppositions et sans effets cherchés, nuançant chaque motif, chaque phrase, chaque mesure, de finesses presque insensibles et que seule pouvait percevoir son âme suprêmement artistique de femme. Les motifs déniaient les uns après les autres, et, dans le mouvement arrondi de la valse, c’étaient de longs et maladifs alanguissements, des bercements assoupis et calmés où revivait la vaporeuse poésie des paysages de Bohême les chœurs en plaine, au soir tombant ; les matinées calmes et sereines, quand une brume de beau temps voile d’une gaze transparente de disque rose du soleil et le fond lilas clair des nues, et la nappe du Danube, coulant, éternellement bleue, entre les ruines effondrées des manoirs et des abbayes. »
Il faut voir la signature pour savoir que Courteline est l’auteur de Le Fils :
« – Ah ! mais, m’écriai-je, pardon ! voici qui devient un peu raide, et vous êtes heureux de n’être qu’un enfant. Qu’est-ce que vous venez réclamer, après tout ? Vous arrivez dans l’intention de me reprendre parla main et de me ramener, repentant et contrit, entre les bras de votre mère. En vérité, vous ne paraissez pas vous douter que si vous aviez seulement deux ans de plus, votre conduite serait tout simplement odieuse. Eh bien, parfaitement, c’est vrai, j’ai été l’amant de votre mère, je l’ai été pendant seize ans en quoi je ne vous apprends rien, puisque vous avez poussé l’indiscrétion jusqu’à fouiller dans ses papiers et si aujourd’hui je ne le suis plus, c’est parce que j’ai, pour ne plus l’être, des raisons dont je suis seul juge, et dont vous devriez, d’ailleurs, être le dernier à vous mêler. En voilà assez à la fin ! »
Consulter les versions textes de ce livre audio : Une maison tranquille, Mouvement de valse, Le Fils.
Johann Strauss II, Le Beau Danube bleu, fichier MIDI.
merci
Merci enormement monsieur René Depasse pour tout le plaisir et l’agrément que vous avez procuré à l’humble auditeur que je suis. Vos lectures pimentent mes promenades dans la sauvage nature Corse et ces instants vécus sont simplement parfaits.