Un jeune prêtre vient d’être nommé curé d’Ambricourt, dans le nord de la France. Sa foi, sincère et profonde, son enthousiasme, se heurtent rapidement à l’indifférence, à la lâcheté de ses paroissiens.
Son désespoir, ses doutes, sa foi, ses tourments, ses problèmes de santé, c’est sur un cahier d’écolier qu’il va les écrire.
Grand prix du roman de l’Académie française en 1936, l’année de sa parution, Journal d’un curé de campagne est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de la littérature française du XXe siècle.
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Références musicales :
Gabriel Fauré, Pavane pour orchestre et flûte, Op. 50, interprété par l’ensemble Detroit Symphony Orchestra, dirigé par Paul Paray (1954, domaine public).
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Livre audio gratuit ajouté le 08/01/2019.
Lu par RicouVoir plus
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aïe je continue. Pour nous les auditeurs de partager avec vous nos réactions sur les oeuvres. Le contact devient alors aussi important que l’écoute).
En ce qui concerne le grain de moutarde, euh, hum, je ne vous suivrais pas dans cette voie ! En revanche loin de moi l’idée d’accabler ce pauvre et humble jeune curé qui me fait plutôt de la peine.
J’espère que vous trouverez un moment pour Mouchette.
A bientôt donc
PS Pour ma part j’écouterais volontiers aussi Monsieur Ouine, oeuvre sombre interrompue par Bernanos pour écrire Le Journal, puis reprise mais je n’oserais la mettre dans les demandes de lectures du site tant il me semble que ce serait un supplice pour un DDV. Car le roman a une réputation d’obscurité et de pessimisme absolu, mais ce qui est étonnant c’est que, d’après ce que j’en ai lu, l’auteur y fait apparaître les personnages de ses différentes oeuvres. L’entendre interprété par vous ce serait un rêve, mais vous n’avez rien d’un pessimiste, vous…
Merci Ricou de m’avoir répondu longuement malgré le peu de temps dont vous disposez certainement ( les DDV aiment que nous leur laissions des commentaires mais il est tout aussi importants pour nous les
Eh bien non, Ricou, je ne savais pas que les deux Mouchette n’étaient pas un seul et même personnage, mais ça ne me dérange pas et ce que je peux lire sur l’oeuvre ne fait que m’intriguer et m’attirer. Donc votre projet de l’enregistrer me fait grand plaisir. J’espère que vous n’y avez pas renoncé !
Bonsoir Sylve,
Oui, suivant votre suggestion, je me suis proposé pour la lecture de la « Nouvelle histoire de Mouchette », et cela a été accepté ! Encore merci, Sylve. Ce simple coup de pouce était ce qu’il me fallait pour me relancer.
Si vous le voulez bien, je reviens en quelques mots sur votre dernier commentaire sur le « Journal ».
Vous m’y éclairez sur votre emploi du mot masochiste que j’avais mal interprété.
En fait, Bernanos est « croyant ». De votre côté vous vous dites non-croyante. Entre vous, quelle différence ?
Pas même une graine de moutarde !
Vous savez ? la graine de moutarde, c’est la grosseur de la foi qui permet de dire aux montagnes d’aller se jeter dans la mer…
Peu de croyants mettent en pratique cette capacité, j’en conviens.
Fort heureusement car ce serait une catastrophe écologique de plus et ferait, entre autres, monter le niveau des mers.
Mais la foi a aussi d’autres implications.
Je dirais qu’elle donne des lunettes spéciales.
Elle voit les mêmes réalités, mais avec des couleurs différentes.
C’est là que je reviens à votre vision du comportement du jeune curé d’Ambricourt.
Son attitude, aux yeux de Bernanos, n’est pas tant de l’auto-flagellation que de l’humilité.
Je sais que ce mot « humilité » résonne étrangement aujourd’hui. Mais c’est une attitude que Bernanos trouve dans la vie de Jésus lui-même, qui n’avait rien d’un mou, mais qui était humble. Être humble ne consiste pas à faire profil bas, à s’écraser, s’aplatir et se déprécier comme on pourrait le croire d’abord, mais à trouver sa juste place et à la tenir. On pourrait dire que pour Bernanos, vivre humble, c’est vivre dans l’authenticité, la vérité, vivre « vraiment ».
Vous avez sans doute remarqué une grande différence entre les deux héros du « Journal » et du « Soleil de Satan ». Le second est plutôt « musclé » dans sa recherche de sainteté, tandis que le rédacteur du « Journal » se dépouille peu à peu de tout, y compris du regard que les autres portent sur lui. A la fin de son cahier, il avoue même que les héros de Plutarque lui inspirent tout à la fois peur et ennui.
Les derniers mots écrits de sa main dans son cahier sont si profonds « il est plus facile qu’on ne croit de se haïr. La grâce est de s’oublier (…) La grâce des grâces serait de s’aimer humblement soi-même comme n’importe lequel des membres souffrants de Jésus-Christ ».
Quant à ses dernières paroles, c’est son ancien ami qui nous les livre, et elles nous montrent que le jeune curé reconnaît en quelque sorte avoir reçu cette « grâce des grâce » puisqu’il s’endort dans la paix en soupirant que « Tout est grâce ».
Vous semblez regretter que Bernanos choisisse ce moment pour exécuter son héros.
Je voudrais y voir, de mon côté, sa libération parfaite : plus rien d’égoïste ne le retient désormais sur terre, il s’abandonne à son Dieu en toute confiance.
Et le bien qu’il aurait voulu faire « par la force de ses bras », en réalité, il le fera par la beauté et la profondeur de son journal qui montrera après coup la beauté et la profondeur de sa vie, en particulier à ceux qui l’ont connu sans le connaître vraiment.
Si le jeune curé n’était pas mort à ce moment, il aurait dû, selon son vœu, brûler son cahier après un an, non ? Donc pas de roman, si je puis dire… Il fallait donc bien le faire mourir, ce jeune prêtre, Sylve, vous ne croyez pas ?
En fait, sa mort est la clé de Bernanos pour le faire vivre et nous le faire connaître en vérité.
Je vous soumets cette réflexion en restant bien sûr ouvert à tout autre éclairage de lecture.
Bonsoir Sylve,
Rassurez-vous, j’avais bien deviné que le message de « n » était de vous !
J’espère que vous avez trouvé et corrigé l’anomalie ?
« n » n’est pas le plus joli pseudo, du moins en français, ressemblant trop, phonétiquement, à « haine »… « LN » serait plus joli, se rapprochant de « Hélène ».
Ceci dit, je vous avais reconnu.
D’abord merci pour ce nouveau commentaire.
Et merci de cette surprise en votre post-scriptum.
J’aurais vraiment pensé que la « Nouvelle histoire de Mouchette » avait déjà trouvé un donneur de voix. J’ai vérifié, et sauf erreur de ma part l’oeuvre n’est ni lue ni en préparation.
Alors, oui, cela me plairait de reprendre un peu d’exercice.
Je reçois votre suggestion comme un encouragement.
Je suppose cependant que vous êtes consciente que la « Mouchette » en question n’est pas la même que celle de « Sous le Soleil… » ?
En effet, voici ce que Bernanos écrit en exergue du livre :
« Dès les premières pages de ce récit le nom familier de
Mouchette s’est imposé à moi si naturellement qu’il m’a été dès
lors impossible de le changer.
La Mouchette de la Nouvelle Histoire n’a de commun avec
celle du Soleil de Satan que la même tragique solitude où je les
ai vues toutes deux vivre et mourir.
À l’une et à l’autre que Dieu fasse miséricorde ! »
Pour le reste de votre message, je voudrais rebondir dessus, si vous le permettez, mais pas ce soir…
Votre point de vue m’a fort intéressé.
Je vous confirme, Ricou, que la “Nouvelle histoire de Mouchette” n’est pas disponible sur le site, et ne fait pas partie des annonces en cours, autant que je le sache – elle est à vous, si cette lecture vous tente !
Merci pour votre confirmation, Gaëlle !
Je me laisse donc tenter… et je me replongerai dans Bernanos, avec bonheur d’ailleurs
Excusez-moi, Ricou, je fais juste un petit essai pour voir si c’est toujours un n qui apparait à la place de Sylve, comme c’est le cas sur mon message d’hier.
Merci pour vos voeux, Ricou, de même pour vous. Je ne suis pas étonnée que vous ayez eu plus de facilités à lire cette oeuvre-ci car Ss. le S. de Satan est vraiment diabolique ! Quant au Journal, vous avez raison de souligner le passé misérable et l’hérédité du pauvre jeune homme. J’aime beaucoup chez Bernanos la connaissance précise et la prise en compte de la misère sociale, réaliste et cruelle dans toutes ses oeuvres, bien que la dimension morale et religieuse soit au premier plan.
J’ai utilisé le mot masochiste parce que tout de même cet acharnement à se dévaloriser, se punir, se détruire lui-même finissait par m’énerver malgré la compassion que j’éprouvais aussi. Et puis tout de même, si l’on est pas croyant, se lacérer le dos atrocement comme il le fait, c’est comme cela que ça s’appelle ! Ceci dit je suis passionnée par les profondeurs du mysticisme
Le livre est vraiment sombre, je trouve, parce qu’au moment où le pauvre jeune homme commence à concevoir qu’il s’est fait du mal par orgueil et qu’il pourrait vivre vraiment, eh bien à ce moment-là l’auteur l’exécute…
En tout cas il est certain qu’une seule écoute n’épuise pas la richesse de cette oeuvre.
Amicales salutations
PS Vous n’auriez pas envie d’enregistrer la Nouvelle Histoire de Mouchette ?
J’ai eu plus de mal avec ce roman-ci : la forme du journal entraîne une sorte de routine et j’étais fatiguée du masochisme de ce pauvre jeune homme qui “se dévore lui-même” selon son expression. Mais…. attention le mal rôde, le non-dit sème le doute, le mystère et la folie ne sont pas loin, le texte s’emballe et vous saisit à nouveau..
Et votre interprétation, Ricou, est toujours impeccablement au service du style de l’auteur et de son personnage.
Merci à vous.
Re-bonjour Sylve,
Merci encore pour ce nouveau commentaire.
Pour ce qui est de mon interprétation de l’oeuvre, je suis heureux qu’elle vous plaise.
Pour être franc, elle m’a été plus facile que celle de “Sous le soleil de Satan”.
J’oserais dire que les personnages du “Journal” me faisaient moins peur…
Depuis cette lecture pour Litteratureaudio, je me suis replongé dans ce roman à plusieurs reprises, en partie ou même in extenso, pour moi-même.
Je découvre encore des richesses dont je n’avais pas pris conscience.
J’ai été un peu surpris que vous parliez du “masochisme” du pauvre jeune homme qui écrit son journal.
Était-ce le visage que Bernanos voulait donner à son “héros” sans héroïsme ?
J’étais plutôt tenté d’éprouver une sorte de compassion envers la naïveté de cet homme. Son héritage parental avait grevé son avenir dès sa plus tendre enfance.
Et lui n’a pu nommer explicitement son mal que quelques jours avant d’en mourir.
La monotonie, la routine du style “journal” est bien là, je vous l’accorde, et pourtant, comme vous, Sylve, j’ai été saisi par les rebonds saisissants de l’histoire.
N’est-ce pas un peu comme cela pour nous tous ? Certaines pages de nos vies s’écriraient volontiers avec un interligne double, tant elles sont gonflées de monotonie, tandis que d’autres s’écrivent tout à coup avec des petits caractères serrés de peur que tout ne tienne pas sur la seule page du jour…
Je vous offre à nouveau mes meilleurs vœux pour la nouvelle année, qu’elle soit pour vous et vos proches riche en beauté !
Bravo et merci pour votre magnifique lecture de Bernanos que j ai découvert quand j avais seize ans (il y a longtemps) lors de mon bac de francais La langue est si belle et l’ exploration de l âme humaine si juste.
J aimerais que les jeunes gens le découvre. peut-être trouveraient ils une raisonnance à leurs propres interrogations.
Bonjour Valfort,
Je vous remercie, quoiqu’un peu tard, je vous l’accorde, pour votre commentaire.
Je reconnais que le désir de partager le plaisir d’une belle découverte n’était pas étranger à ce choix de lecture.
Je crains cependant – avec une pointe de regret – que le contexte actuel n’encourage pas les jeunes gens à redécouvrir ce livre pourtant si riche en enseignements humains.
Personnellement, je pense que Bernanos, au-delà d’une certaine obscurité dans laquelle baigne certains de ces écrits, est un grand pédagogue de l’espérance. J’oserais même écrire de “l’Espérance”… et en ce sens, oui, les jeunes gens auraient grand bénéfice à le côtoyer.
Bonsoir Paul,
Merci pour ce commentaire très élogieux.
Votre formule où qualifiez de “plus-value” mon interprétation de ce livre me touche, bien qu’au fond de moi je ne me sente pas capable de rien ajouter à l’oeuvre de Bernanos.
Heureusement que votre commentaire est “écrit” et non “sonore”, car vos applaudissements m’auraient vraiment mis mal à l’aise, à moins qu’ils aient eu Bernanos comme destinataire.
Bonne continuation dans vos découvertes sur Litteratureaudio !
Je vous redis ma reconnaissance,
Ricou