C’est la route de Caussade.
Une fillette de quatorze ans, brune comme une mûre sauvage, le sang aux joues, la peau dure, lustrée par le soleil et par le vent, gardait ses oies, ce matin. Assise au pied d’un arbre, les jambes branlantes, elle tournait le dos à la route.
Au loin, des grelots bruissaient avec un gai refrain. Et, de n’être plus seule avec ses oies, son cœur battit d’un plaisir étrange.
Sur la côte raide, la voiture s’étant ralentie, grimpa lentement.
La fillette, ébahie, regardait l’attelage du riche.
M. Maurice de Valdeize revenait de Montauban. Et lui, qui avait tant maraudé l’amour à travers le monde, abusé des femmes de tout ordre et de toute couleur, s’intéressait maintenant à une pastoure qu’il croyait niaise.
Théophile-Louis Deyrolle, La gardeuse d’oies.
Chère Anne-Marie
Un très grand merci à vous, pour votre commentaire qui m’a beaucoup touchée. Les audio lecteurs et lectrices sont toujours pleins de compréhension et d’indulgence, ce qui me motive beaucoup.
Amitiés
Cocotte