La famille Tulliver et ses deux enfants, Tom et Maggie, mènent une vie simple et heureuse au moulin de Dorlcote, sur les bords de la Floss, mais une série de malheurs – causés par le tempérament bouillant et coléreux du meunier – va bientôt s’abattre sur la famille et la réduire à la misère. Le roman analyse surtout l’impact des ces épreuves sur Tom, très proche de sa cadette, mais conscient de sa supériorité masculine, et Maggie, enfant puis adolescente un peu fantasque et indisciplinée, très sensible, fort intelligente et soucieuse de son indépendance. Tom forcera Maggie à interrompre sa relation d’amitié amoureuse avec Philip Wakem, le fils de celui que leur père tient pour responsable de sa ruine. Un second écart de conduite, bien plus grave que le premier, lui vaudra non seulement de perdre l’amour de son frère bien-aimé, mais d’être mise au ban de la société. Tandis que celle-ci exalte les valeurs familiales, elle voue à l’échec toute tentative d’émancipation féminine.
Le dénouement spectaculaire du roman n’a cessé depuis sa parution en 1860 – un an avant Silas Marner et onze ans avant Middlemarch – de diviser la critique et les lecteurs, et si Le Moulin sur la Floss n’est pas le meilleur roman de George Eliot, il demeure le plus lu, et Proust l’admirait beaucoup.
Tom et Maggie Tulliver dans Le Moulin sur la Floss (The Mill on the Floss) de George Eliot, 1910.
Merci une fois encore, chère lydie. Oui, l’infériorité de la femme est un thème récurrent de la littérature anglaise du XIXe siècle. Je relève dans “Bleak House”,de Dickens, que j’enregistre en ce moment, cette phrase étonnante, qui reflète bien l’opinion générale de l’époque, y compris chez les femmes: “Miss Wisk alla même jusqu’à nous dire (…) que penser que la mission de la femme se renfermait principalement dans la sphère étroite du foyer était une calomnie outrageante que l’homme , indigne tyran de l’autre sexe, se plaisait à répandre.” Cette remarque de Miss Wisk est évidemment jugée incongrue, voire stupide! Si ce sujet vous intéresse, je vous conseille d’écouter “L’assujettissement des Femmes” (1869), de John Stuart Mill, disponible sur ce site.
Amicalement.
Faisant confiance à vos choix, Mr Rannou, je vous ai écouté lire ce beau roman et je n’ai pas été déçue.J’ai surtout aimé le premier tome où l’on vit de l’intérieur toutes les misères de l’espiègle Maggy ; on croirait du Dolto tellement l’analyse du caractère de cette enfant est fine et empathique!
Le deuxième tome me semble plus convenu mais la fin est tellement sans concession …
Je découvre sur wikipédia que l’auteur est en réalité une femme ! tout comme notre George Sand.Elle a pris la plume pour défendre aussi, je pense, la condition de la femme du 19e s et Il y avait de quoi faire si on en croit une des répliques d’un personnage :
“on ne demande pas d’une femme ce qu’elle fait (ou pense) mais à qui elle appartient”.
Merci Mr Rannou pour la qualité de votre lecture et de vos choix ; et puis la prononciation très british des noms anglais des personnages sème de petites pépites à travers tout le texte et le rendent encore plus agréable à entendre.
Merci beaucoup, Laurence.
Merci pour cette lecture monsieur Rannou, je retrouve, grace à vous, presque chaque jour, depuis plusieurs semaines, l’univers de George Eliot ( Middlemarch, le Moulin de la Floss…)et je vais certainement continuer avec Silas Marner, lu il y a longtemps, mais que je vais réécouter avec plus de plaisir encore… 🙂
Merci, chère Francine.Je suis fier d’apprendre que je suis écouté au Québec!
Ah comme j’ai adoré ce roman. Merci de votre si belle lecture André.Je vous apprécie beaucoup.
Merci, chère Marie-Ange. Votre fidélité m’émeut.
André
Quel bonheur! Merci,cher André,je suis sûre de passer une semaine formidable!J’enregistre sur le champ! Merci. Votre fidèle et inconditionnelle auditrice. Marie-Ange Bataillé.
Merci, chère Corinne. J’espère que vous ne serez pas déçue!
J’ai adoré Middlemarch et Silas Marner et j’ai hâte de commencer cette nouvelle œuvre (oui nouvelle pour moi) de George Eliot. Merci pour votre travail.