Poète italien, de vie assez anarchique, Gabriele D’Annunzio (1863-1938), auteur de Le Feu et d’Episcopo et Cie, rédigés quand il était encore lycéen à 17 ans, doit sa célébrité surtout à son roman L’Enfant de volupté (1889) et à son drame sacré, Le Martyre de Saint Sébastien (1911) dont il écrivit lui-même la musique.
Le Héros s’appelle L’Ummalido ; il participe, avec sept autres, au déplacement de la statue de Saint Gonzalve : « La statue du patron, en bronze creux, noirâtre, avec une tête et des mains d’argent, était énorme et très pesante ». Elle s’effondre… « Enfin, on réussit à soulever la statue ; et l’Ummalido put retirer sa main broyée, sanglante, n’ayant plus de forme. »
Il offrira sa main coupée à Saint Gonzalve.
Les Cloches de l’église sont entretenues et sonnées par le jeune Biasce « Biasce, ce tintamarre l’enivrait. Il fallait le voir, le gamin ossu et nerveux, avec sa grande cicatrice rougeâtre sur le front, démener les bras en haletant, s’accrocher aux cordes comme un singe, se faire enlever par la force irrésistible de sa chère Louve, grimper jusqu’à la logette pour donner les derniers branles à la Chanteuse dans le frémissement sourd des deux autres monstres domptés. »
« Mars lui avait donné le mal d’amour, à Biasce ! » Il aime Zolfina.
« Quelles songeries sur ces trois cloches, quel vagabondage de rêves bizarres, quelles envolées lyriques de passion et de désirs ! Et comme elle était belle et gentille, l’image de Zolfina, émergeant sur cette mer d’ondes sonores dans les midis enflammés, ou s’évanouissant dans les crépuscules alors que la Louve prenait son ton de mélancolie lasse et ralentissait son carillon jusqu’à mourir de langueur. » (Appréciez le style.)
Mais le drame n’est pas loin…
Depasse le découvreur, l’original.