« Il y a environ quelques siècles, lorsque les hommes n’étaient pas encore aussi fins et aussi rusés qu’ils le sont aujourd’hui, il arriva une singulière histoire dans je ne sais plus quelle petite ville, fort peu familiarisée, comme on va le voir, avec les oiseaux nocturnes.
A la faveur d’une nuit très-obscure, une chouette, venue d’une forêt voisine, s’était introduite dans la grange d’un habitant de la petite ville en question, et, quand reparut le jour… »
Erik Karits, Chouette Brune Perchée Sur Une Branche D’arbre.
Giovacchino Antonio Rossini, La Pie Voleuse, Ouverture, interprété par l’Orchestre Symphonique de Chicago, dirigé par Fritz Reiner (1959, domaine public).
Bruitages extraits de Dinosoria (licence Cc-By-Nc-Sa-3.0).
Du point de vue d’une traduction, je suis bien d’accord avec vous Shmuel tout en réduisant au minimum ce genre de liberté et en ne l’appliquant que pour des textes un peu anodins comme les contes (pour une traduction biblique, par exemple mieux vaut s’en tenir à la traduction choisie).
Dans le cas de la Chouette il s’agissait du texte même de l’auteur, j’en ai bien conscience.
Je vous souhaite une excellente journée Shmuel 🙂
Il me semble que, dans le cas des traductions, c’est non seulement un droit mais peut-^^etre meme un devoir de la part des donneurs de voix de corriger les tournures maladroites et les contre-sens des traducteurs. Par exemple, l’expression : “regarder au visage”, que nous rencontrons dans touts les traductions de l’anglais du XIXème siècle me para^^it à éviter au profit de la formule : “regarder en face”. Dans le cas de textes originaux, il semble que le DDV devrait toujours respecter le texte à la lettre, sa liberté pouvant s’exprimer par l’intonation et la vitesse de la lecture. Merci, quoi qu’il en soit.
Eh! bien la chose est entendue!
Je ne me permettrai plus de corriger quelque texte que ce soit!
Je vous remercie ainsi que Ahikar de m’avoir ouvert les yeux sur le sujet. 🙂
Comprenez-moi, je ne conteste pas votre idée en elle-même, et vous avez raison de dire que les femmes sont, souvent ou parfois, qu’importe, plus courageuses que les hommes, mais ce n’est pas vous qui avez écrit le texte. 😉
Sinon, on pourrait corriger tous les textes qui ne nous plaisent pas sous ce prétexte. Et il y aurait de quoi faire !
Cela dit, je tiens à ajouter à mon précédent commentaire que j’apprécie beaucoup vos lectures. 🙂
C’est vrai, l’opposition des deux termes avait quelque intérêt et je n’aurais pas dû falsifier le texte. Vous avez raison.
Pourtant on peut dire “conduis-toi en homme” en prenant “homme” dans son acception générique sans pour autant traiter les peureux de “femmes”.
Quand il arrive aux hommes d’avoir peur comme c’est le cas dans le texte, qu’ils assument sans se défausser sur leurs compagnes….en quelque sorte quand ils ont peur, ils ne sont plus eux-mêmes, ils descendent au rang de femmes!!!
Je persiste à penser que “mauviettes” eût été plus judicieux et moins injurieux pour le sexe dit “faible” car il ne l’est pas tant que cela. 🙂
Ce qui est ennuyeux dans le choix de traduire “Weib” par “mauviettes”, c’est qu’on ne comprend pas ensuite pourquoi la foule dit à l’ancien soldat de se comporter “en homme”. L’opposition des deux termes perd toute efficacité dans cette traduction. Il est regrettable de falsifier le texte par pure idéologie…
Grand merci Shmuel;)
Chouette lectureMerci Bruissement, je vous chouhaite une bonne continuation.
Que dire? cher Ahikar si attentif aux détails…me voilà découverte et je plaide coupable.
Cela m’ennuyait vraiment d’avoir à dire: “la peur a fait de vous autant de femmes”….car en certaines circonstances (mais peut-être pas celles du texte à vrai dire) les femmes peuvent se montrer nettement plus courageuses que les hommes…
De plus ce texte étant destiné à des enfants il m’est apparu qu’on pouvait en la matière tenir un peu compte des directives ministérielles touchant l’éducation, à savoir ne point trop faire croire aux filles qu’elles ont tendance à avoir peur (elles s’en apercevront assez vite à la vue d’une araignée) et de ne point trop faire accroire aux garçons qu’ils sont nés courageux (ils seraient trop déçus dès la vue de la première seringue)
Et voilà comment le terme de “mauviette” m’a semblé mieux convenir 😉
Mais c’était sans soupçonner jusqu’où pouvait aller la perception méticuleuse des détails de notre cher Ahikar
Quant à ce que vous avez vu à Mézières-en-Brenne, voilà qui est quand même étonnant dans les années 80!!!
Ah ! chère Bruissement, je vous savais poète, je vous découvre suffragette ! 🙂
« La peur a fait de vous des femmes » est devenu « La peur a fait de vous des mauviettes. »
Mais les frères Grimm ont bien employé le mot « Weib » qui est un terme plutôt péjoratif pour désigner une femme, et que l’on pourrait traduire par « bonne femme ».
Peut-être me direz-vous si la substitution était volontaire ?
Merci encore pour cette très belle lecture.
Ahikar
(Pour info : J’ai encore vu, clouée, la Dame blanche, sur les portes d’une grange, au tout début des années quatre-vingt, dans la région de Mézières-en-Brenne.)