Timarcha tenebricosa

La Métamorphose

« Kafka n’a pas fait d’émule. C’est un diamant noir qui luit d’une lumière inaccessible. » Comme le dit Guennadi Aïgui, il est quelque part en un invisible point de Concentration, non dissimulé mais cependant inaccessible. Nous le voyons sans jamais le voir, nous l’entendons sans jamais l’entendre.

Et pourtant la métamorphose a encore eu lieu…

Avec l’aimable autorisation de l’auteur.


Consulter la version texte de ce livre audio.
Licence d'utilisation : Réutilisation du livre audio soumise à autorisation préalable.
Livre audio gratuit ajouté le 05/10/2012.

16 Commentaires

Ajoutez le vôtre ! C'est la meilleure manière de remercier les donneurs de voix.

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  1. je deverai animer une table ronde sur kafka spécialement sur la metamorphose ! je ne suis pas un lecteur de kafka je sais pas quoi faire s.o.s please si vous avez des idées

  2. Un grand merci à David et à Tits pour leur commentaire. Un grand merci également à Christine pour sa rapide intervention.

    Bonne journée à tous, 🙂

    Ahikar

  3. J’ai bien aimé moi aussi.
    J’en profite pour vous signaler que le lien dans la colonne des auteurs ne fonctionne pas.

  4. Votre lecture permet de plonger dans ce texte envoûtant.
    J’ai pleinement vécu, pendant ces 47 minutes, les aventures de ce Timarcha qui découvre -quelle belle métaphore- que sa faim n’est plus apaisée par le pain mais par les livres …et quels livres !
    Merci.

  5. Œuvre remarquable. Votre lecture fut une douce toxine qui m’a progressivement entrainé dans un état hypnotique ou seuls les mots écoutés et les silences sont devenus essentiels. Vous m’avez fait beaucoup de bien. Merci.

  6. N’ayant encore pas pu dormir cette nuit, j’ai écrit ce petit « poème » en hommage à Aïgui, mon poète préféré.

    O oui : lumière de Aïgui

    En 2008, quand j’étais bien malade, au mois de février, tous les après-midi je profitais d’un rayon de soleil pour m’habiller chaudement et allais marcher dans le parc des Buttes-Chaumont. Le froid me piquait le visage. Je me dirigeais alors vers mon banc préféré, dans les hauteurs du parc. J’espérais toujours qu’il soit libre, ce qui n’était pas toujours le cas. Quand il était libre, je m’y asseyais et laissais le soleil me caresser le visage. Je restais ainsi de longues, très longues minutes, puis je sortais délicatement de ma poche son dernier recueil : Toujours plus loin dans les neiges. Et là je lisais :

    et ensuite – on dirait qu’on vient d’ouvrir
    une fenêtre
    sur un sentier –

    et les nuages au-dessus des herbes
    font l’univers… –

    on dirait qu’ils se meuvent – s’érigent !

    Sa poésie troue le réel comme les haïkus de Bashō. Il est aussi grand que Bashō.

    Ses poèmes me réchauffaient le cœur, je ne sentais plus le froid. Je ne m’étais pas coupé ni ne saignais, comme sa mère lorsqu’enfant il lui avait lu un poème très fort. Mais sa poésie me traversait tout autant.

    Chaque après-midi, je lisais un poème, juste un, pas plus : c’était largement suffisant.


    (Pourquoi ce titre ? Aïgui avait intitulé un de ses poèmes : O oui : lumière de Kafka)

    J’aurais beaucoup aimé vous lire quelques-uns de ses poèmes, mais les droits d’auteur me l’interdisent. Alors j’ai écrit cet hommage. A la demande d’auditeurs, je pourrais l’enregistrer et le proposer sur le site.
    Bonne journée à tous,
    Ahikar

  7. Bonsoir à tous les auditeurs,
    Comme peu de gens encore connaissent Aïgui, ce très grand poète tchouvache qui choisit la langue russe pour s’exprimer, je vous le présente en quelques lignes. Il est né en 1934 à Chaïmourzino, un grand village dans le sud de la Tchouvachie. Son père est tué au front en 1943 alors que Guennadi a neuf ans. Sa mère se retrouve seule avec ses trois enfants, et leur vie sera d’une extrême pauvreté dans les conditions très dures de la guerre et après-guerre.
    Enfant déjà, il écrit des poèmes. Un jour, alors que sa mère épluchait des pommes de terre, il lui récite un poème de Huzangaï, consacré à la mort héroïque d’une jeune résistante aux occupants nazis. Sa mère est tellement émue qu’elle se coupe et saigne. Aïgui a alors une révélation qui le marquera à jamais : celle de la puissance de la parole poétique. Les mots ne sont pas toujours que des mots : ils ont aussi le pouvoir d’atteindre le réel.
    En 1955 (?) il découvre Nietzsche : La Naissance de la tragédie, et c’est le choc, un choc physique inouï, les murs à l’intérieur de sa tête se désagrègent, la cangue du langage explose, il est libéré ! Il prononce juste quelques mots : « Là est la vérité.»
    Léon Robel a écrit au sujet de Toujours plus loin dans les neiges (Editions Obsidiane, 1985) : « …Et c’est d’emblée un sommet de la poésie du nouveau siècle (et donc du nouveau millénaire) qu’atteint ici celui qui a bouleversé la poésie de langue russe de la seconde moitié du XXe siècle. »

    En 2008, quand j’étais bien malade, tous les après-midi du mois de février, j’allais marcher un peu dans le parc des Buttes-Chaumont ; je m’asseyais sur un banc, et là je lisais un poème d’Aïgui, juste un, pas plus, c’était largement suffisant…

    SANS TITRE

    Et dans le champ marche un homme
    il est comme la Voix et comme la Respiration
    parmi les arbres qui semblent attendre
    d’être Nommés pour la première fois
    Aïgui

Lu par AhikarVoir plus

Les plus aimés ❤️ (sélection)Voir plus

×