« Aben-Hamet crut voir l’ange Israfil ou la plus jeune des houris. L’Espagnole, non moins surprise, regardait l’Abencerage, dont le turban, la robe et les armes embellissaient encore la noble figure. »
Aben-Hamet, revenu en Andalousie sur les traces de ses aïeux maures après la « Reconquista », pourra-t-il vivre sa passion amoureuse pour Blanca, la belle chrétienne descendante du Cid ?
Nouvelle imprégnée de la nostalgie de l’exil, cette œuvre de Châteaubriand exalte des sentiments qui dépassent les faiblesses du cœur : honneur, générosité chevaleresque, fidélité à la mémoire et à la religion des pères, figurent autant d’obstacles à l’accomplissement du bonheur humain. Pour de si nobles visées, il fallait un cadre exceptionnel. C’est ainsi que l’auteur inscrit l’action dans l’écrin de cette Andalousie fabuleuse dont Grenade et son Alhambra sont les joyaux :
« Un ciel enchanté, un air pur et délicieux, portent dans l’âme une langueur secrète dont le voyageur qui ne fait que passer à même de la peine à se défendre. On sent que dans ce pays les tendres passions auraient promptement étouffé les passions héroïques, si l’amour, pour être véritable, n’avait pas toujours besoin d’être accompagné de la gloire. »
Remarque : le texte a été enregistré à partir d’une version papier et nous avons constaté quelques très légères différences avec la version numérisée.
Enrique Granados, Danse espagnole, Op. 37, H. 142 – XII. Arabesca, interprétée par William Riley (domaine public).
Chère Fraise,
J’ai tenu à lire ce texte de Chateaubriand que je travaillais il y a quelque temps déjà(!) avec mes élèves de collège en préparation active de séjours en Andalousie. Oui, il faut absolument visiter l’Alhambra si vous avez l’occasion de “descendre” vers ce sud chargé d’histoire et puis pousser vers l’envoûtante Cordoue. Evidemment, l’époque la moins peuplée de touristes demeure l’été mais il ne faut pas craindre les très fortes chaleurs.
En ce qui concerne “Les Illusions”, cette oeuvre résonne singulièrement pour un Charentais, ancien lycéen d’Angoulême!
Au plaisir de vous lire et de vous accompagner dans ces lectures.
Avec mes amitiés,
Christian
Merci pour ces beaux moments d’évasion cher Christian.
Quel avant-goût exquis de Grenade que je voudrais tant visiter un jour !
Votre enregistrement me redonnera peut-être le courage de voyager de nouveau car, pour le moment, entre la pandémie et le retour- plus que probable hélas- du tourisme de masse…
J’ai vu que vous enregistrez Les Illusions Perdues ?! L’un des plus beaux Balzac, quel bonheur !!! Et avec Berlioz, cela promet 🙂
En fait, je viens tout juste de les relire ainsi que les Splendeurs et Misères, mais je me ferai un très grand plaisir de les revisiter encore une fois en votre compagnie. Je ne me lasserai jamais de ce cher Honoré ni de… votre voix 😉
Alors bon courage pour ce long travail, portez-vous bien et passez un beau dimanche!
Au plaisir de vous retrouver entre de nouvelles pages 🙂
Amitiés,
Fraise
Cher Regis, quand la source d’inspiration est l’Alhambra, nous sommes vite transportés dans un autre univers. Quelle magie!
Laissons les ” happy-end” pour la vraie vie. Ici nous avons à faire à une tragédie, celle de l’Amour contrarié. La grandeur du texte, la noblesse des sentiments et la réflexion qui s’en suit nous place dans un monde rêvé .
Chère Gaëlle,
Il était important pour moi d’essayer de donner ma vibration personnelle à ce texte pour célébrer un lieu que j’affectionne particulièrement. Mes différents passages sur la “colline rouge”, tant à titre personnel que professionnel, m’ont amené à goûter le charme mystérieux de ce site.
En tous cas, merci d’avoir pris le temps de ce chaleureux commentaire.
Merci Aurore, il est toujours très gratifiant de partager de telles oeuvres et… désolé pour le retard.
Che Christian, votre lecture passionnée, en particulier quand Aben-Hamet visite avec Bianca l’Alhambra, est une véritable invitation au voyage ! Je vous remercie de m’avoir fait découvrir ainsi ce texte, et je me dis que je n’aurai su l’apprécier autant en lisant simplement le texte.
Envoûtant tant le texte que la voix qui l’interprète. Merci pour ce partage
Cher Ahikar,
J’ai toujours grand plaisir à vous lire, d’autant que je souscris entièrement à votre point de vue concernant cette oeuvre: en effet, je considère comme vous que l’amour devrait l’emporter sur la foi sans que le reniement guette qui que ce soit.Remarque sans doute facile de la part de quelqu’un qui n’appartient à aucune confession. Mais, l’amour, pour être vrai, a-t-il vraiment besoin “d’être accompagné de la gloire”? Ne sent-on pas ici comme un souffle cornélien chez Chateaubriand?
Enfin, je dois ajouter que mon compagnonnage avec ce texte date de quelques années puisqu’il était l’un des outils de “dégustation littéraire” offert à des élèves de collège dans leur découverte de l’Andalousie.
En tous cas, merci à vous pour la richesse de votre réflexion et…à Chateaubriand, qui nous permet cet échange.
Bien amicalement.
Christian
Merci cher Christian pour cette magnifique lecture !