Après les 10 poèmes de Saint-Pol-Roux (1861-1940) récemment lus (durée 30 minutes), voici 10 poèmes de Francis Vielé-Griffin, autre poète symboliste, son contemporain et ami, né en Virginie en 1864, resté citoyen américain et mort en France en 1937, année où par lui-même, Saint Pol Roux, Paul Valéry, Paul Fort et d’autres fut fondée l’Académie Mallarmé. Il fut aussi l’ami et condisciple de Henri de Régnier au collège Stanislas de Paris, et d’Émile Verhaeren, d’André Gide et de Francis Jammes.
Dans les dix poèmes choisis, tous brefs (durée 12 minutes) et sans titre, ressort la nostalgie du temps perdu en même temps que son attachement à la Touraine (bien que non nommée) à l’approche de la mort.
Dans un poème (non lu) il chante magnifiquement la Loire :
« La lente Loire passe altière et, d’île en île,
Noue et dénoue, au loin, son bleu ruban moiré ;
La plaine, mollement, la suit, de ville en ville,
Le long des gais coteaux de vigne et de forêt ;
Elle mire, orgueilleuse, aux orfrois de sa traîne
Le pacifique arroi de mille peupliers,
Et sourit doucement à tout ce beau domaine
De treilles, de moissons, de fleurs et d’espaliers.
Ce jardin fut le nôtre ; un peu de temps encor,
Ta douce main tendue en cueillera les roses ;
J’ai regardé fleurir dans sa lumière d’or
La fine majesté des plus naïves choses. »
Terminons par cette citation : « Consciemment libre cette fois, le poète obéira au rythme personnel auquel il se doit d’être. […] L’Art ne s’apprend pas seulement, il se recrée sans cesse ; il ne vit pas que de tradition, mais d’évolution. »
Francis Vielé-Griffin.
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