« Le poète est ce pauvre assis à midi sur le perron du vieux jardin où le premier homme et la première femme furent si beaux. Il tient dans sa main sa sébile, et, son chien à ses pieds, il demande aux passants distraits, et à Dieu même, l’aumône de la beauté qui fut, qui est et qui sera.
Mais les passants ne daignent point jeter les yeux sur lui, ils ne voient pas la douleur de ce regard. La seule créature qui ait compassion en silence est le chien immobile. […] Mais Dieu laisse choir dans la sébile du pauvre poète l’azur du ciel tout entier. »
Dans cet essai, le catholique Francis Jammes étudie l’étroite parenté de la poésie et du mysticisme :
« Je conclus donc à ce qu’un mystique religieux, un vrai mystique, n’est pas nécessairement un poète.
Mais la réciproque n’est point exacte, et j’affirmerai hardiment que, dans tout vrai poète, dans tout poète exprimant une pensée et un sentiment purs, il y a un mystique. »
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