« Il y a une armoire à peine luisante
qui a entendu les voix de mes grand-tantes
qui a entendu la voix de mon grand-père,
qui a entendu la voix de mon père.
À ces souvenirs l’armoire est fidèle.
On a tort de croire qu’elle ne sait que se taire,
car je cause avec elle.
Il y a aussi un coucou en bois.
Je ne sais pourquoi il n’a plus de voix.
Je ne peux pas le lui demander.
Peut-être bien qu’elle est cassée,
la voix qui était dans son ressort,
tout bonnement comme celle des morts.
Il y a aussi un vieux buffet
qui sent la cire, la confiture,
la viande, le pain et les poires mûres.
C’est un serviteur fidèle qui sait
qu’il ne doit rien nous voler.
Il est venu chez moi bien des hommes et des femmes
qui n’ont pas cru à ces petites âmes.
Et je souris que l’on me pense seul vivant
quand un visiteur me dit en entrant :
– comment allez-vous, monsieur Jammes ? »
La mention « (Version 2) » à la suite du titre indique qu’il existe sur notre site un autre enregistrement de ce même texte, effectué par un donneur de voix différent. Voir aussi : Version 1.
Vincent Van Gogh, La chaise de Vincent (1889).
Franz Schubert, Sonata in B flat D960, II Andante Sostenuto, interprétée par David H. Porter (domaine public).
C’est frais !
Merci Claire-Anne 🙂
Superbe !
Merci Claire
J’en veux d’autres !!!!!
René
Ce merveilleux poème récité par Claire-Anne, ne fait que l’embellir. Merci pour cet instant poétique.
Bravo Claire-Anne pour cette très belle lecture! Une autre!…