Guide du bon sens (1932) de Franc-Nohain est à classer auprès des Maximes de La Rochefoucauld, des Maximes de Chamfort, ou des Réflexions et maximes de Vauvenargues, mais il a, en plus, l’intérêt d’être presque contemporain et de nous faire réfléchir ou sourire sur des problèmes actuels.
Ce recueil comprend 9 chapitres dont le dernier, Éloge de Monsieur de la Palisse, a été publié isolément.
Après avoir défini le bon sens, l’auteur étudie la part de bon sens chez les femmes et chez les hommes ; les rapports du bon sens avec les sept péchés capitaux, la liberté, l’égalité et la fraternité et, dans le copieux Langage du bon sens il confronte, toujours avec humour, le bon sens, sous forme de maximes, avec vingt quatre thèmes courants de nos vies quotidiennes.
Au hasard :
« Il est remarquable que c’est toujours au nom de la liberté que seront supprimées le plus grand nombre de libertés ; et il semble bien que tous les hommes ne sauraient être libres, du moins de la même façon et ensemble. »
« Beaucoup de gens mettent une coquetterie incroyable à affirmer que la température qu’ils subissent est une température d’exception, comme s’il s’agissait d’une question personnelle entre eux et le soleil. »
« On compare les médecins et les confesseurs… Il ne dépend que de vous que vous sortiez apaisé du confessionnal ; il ne dépend pas de vous, et pas toujours du médecin, que votre passage à la clinique vous ait apporté un soulagement. »
« On parle de l’égalité devant l’impôt, comme on parlerait, de l’égalité devant la peste. »
« Le plus inquiétant n’est pas qu’il y ait tant de banquiers en prison, mais que tant de gens, à leur sortie de prison, puissent devenir banquiers, ou le redevenir. »
« Ne répète pas trop que les bêtes te consolent des gens ; sinon l’on jugera que tu te consoles à bon compte. »
« L’homme de lettres n’est pas forcément un journaliste qui a réussi, ni le journaliste un littérateur qui a mal tourné. »
« On a dit que, si on réfléchissait avant le mariage, on ne se marierait jamais ; il y a bien d’autres choses que nous ne voudrions jamais faire ou que nous n’aurions jamais faites à la réflexion. »
« On déclare avec un grand accent de mélancolie et d’un ton nostalgique : « Si jeunesse savait… si vieillesse pouvait ! » Là-dessus on ajoute que savoir c’est pouvoir : il faudrait s’entendre. »
Si ce genre d’esprit vous plaît, vous ne serez pas déçu ! Promis !
Franc-Nohain.
Merci pour votre travail
Lecture très intéressante pour les classes de conversations adultes. Merci
Cher René ,
Merci et bon courage pour le reste …
Cordialement
Ahmed