Deux passages de Passion et vertu qui nous montrent le talent d’un Flaubert de 16 ans pour décrire la passion :
« Longtemps elle se complut dans cet état de service amoureux et à demi mystique, la nouveauté du plaisir lui plaisait, et elle joua longtemps avec cet amour, plus longtemps qu’avec les autres, et elle finit par s’y prendre fortement, d’abord d’habitude, puis de besoin. Il est dangereux de rire et de jouer avec le cœur, car la passion est une arme à feu qui part et vous tue lorsqu’on la croyait sans péril. »
Ou évoquer un paysage :
« C’était une de ces brûlantes journées d’été, où la terre exhale de chaudes vapeurs comme l’air embrasé d’une fournaise… Une brise du sud enflait les vagues, qui venaient mollement mourir sur la grève et râlaient sur le galet. Les nuages noirs et épais s’amoncelaient à sa gauche, vers le soleil couchant, qui était rouge et lumineux sur la mer ; on eût dit qu’ils allaient éclater en sanglots. La mer, sans être furieuse, roulait sur elle-même en chantant lugubrement, et quand elle venait à se briser sur les pierres de la jetée, les vagues sautaient en l’air et retombaient en poudre d’argent. […] »
Auguste Rodin, Le Baiser
Merci de ces textes inconnus des néophytes!! La valeur n’attend pas le nombre des années!! J’espère que vous vous portez bien….Je ne vois plus de lectures récentes. Mais vous avez bien le droit de vous reposer après ces marathons de lecture dont vous nous avez fait profiter. Grace à vos choix j’ai fait de nombreuses découvertes tout en remplissant d’émotions le silence de la solitude.