Monologue introspectif d’un antihéros sauvage qui révèle avec cynisme sa perversité, en souffre et ne peut s’empêcher de s’en vanter. En fait, ce « journal » de Dostoievski est le deuxième volet (1863) des Carnets du sous sol (Liza) dont le premier (1847) était La Logeuse (Katia) ici publié ; il s’agit du même Ordinov, malade, confronté à deux femmes, ce qui explique la dernière ligne du récit.
« Je suis malade… Je suis méchant, très-désagréable. Je dois avoir mal au foie, mais je n’entends goutte à mon malaise, et je ne sais pas précisément où je suis attaqué. Je ne me soigne pas…
Non, je ne me soignerai pas, par méchanceté : cela vous semble inexplicable ? C’est très-simple ; non que je puisse dire à qui nuira cette méchanceté ; hélas ! pas même aux médecins ! Je sais mieux que personne que je serai moi-même ma seule victime ; et c’est pourtant et tout de même par méchanceté que je ne me soigne pas. Si c’est du foie que je souffre, eh bien ! puissé-je en souffrir encore davantage ! […] »
Je suis resté sur un très bon souvenir après cette lecture
L’esthétique de Dostoievski est à nul autre pareil.
merci encore pour ce Dostoievski. Toujours aussi talentueux pour lire ce type d’ouvrage. On n’a qu’à fermer les yeux pour voir les scènes
Très belle et émouvante lecture: un Russe n’aurait pas fait mieux, n’aurait pas mieux senti !
Formidable.
M. Depasse,
Merci pour cette belle lecture. J’ai trouvé que vous aviez très bien rendu la scène de la rencontre avec Liza. Je tenais à vous le dire. L’atmosphère y était. Enfin, tout était excellent. Je ne manquerai pas de consulter vos enregistrements des autres textes de Dostoïevski. Bonne journée.
François L., Gatineau, Canada.