El Greco - Portrait de Fernando Niño de Guevara, Grand Inquisiteur d’Espagne (vers 1596-1601)

Le Grand Inquisiteur

Dostoïevski a oscillé toute sa vie entre foi et incroyance, entre le cœur et la raison, entre la raison qui le faisait pencher vers l’athéisme et le cœur qui le ramenait toujours vers le Christ qu’il aimait tant.

Un fait m’a toujours marqué – qui le troublait lui aussi profondément : c’est qu’il lui fallait souvent plusieurs jours d’un travail acharné pour construire une argumentation théologique, alors que quelques heures lui suffisaient pour la démolir complètement.

Les pages du Grand Inquisiteur constituent peut-être le summum de l’œuvre de Dostoïevski : elles sont le fruit de plusieurs décennies de réflexion, toutes ses grandes idées sont là et ont fusionné pour donner ce grand conte philosophique.
Pas étonnant qu’il ait marqué des personnalités aussi diverses que Freud, Einstein ou encore Camus.

« Il a désiré se montrer, ne fût-ce qu’un instant, au peuple, à cette multitude malheureuse, souffrante, plongée dans l’infection du péché, mais qui L’aime d’un amour enfantin. L’action se passe en Espagne, à Séville, à l’époque la plus terrible de l’Inquisition, lorsque chaque jour on faisait, pour la plus grande gloire de Dieu : des autodafés magnifiques de ces sacripants d’hérétiques… »

J’ai ajouté à cette lecture l’analyse de Sigmund Freud : Dostoïevski et le parricide.

Je conseillerai en supplément la lecture des Rêves de la louve du très grand écrivain kirghize Tchinguiz Aïtmatov qui nous fait revivre dans la deuxième partie de son livre, chapitre II, la confrontation entre Ponce Pilate et le Christ dans des dialogues hautement philosophiques qui n’ont rien à envier à ceux de Dostoïevski.

Traduction : Victor Derély (1840-1904, Le Grand Inquisiteur) ; Henri Mongault (1888-1941, Dostoïevski et le parricide).

Remarques :

Consulter les versions texte de ce livre audio : Le Grand Inquisiteur ; Dostoïevski et le parricide.

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Livre audio gratuit ajouté le 30/06/2013.

18 Commentaires

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  1. Bravo! c’est avec plaisir que j’entends votre voix, je la trouve parfaitement adapté aux textes russes, il y a une sorte de majesté, de droiture russe qui me plait beaucoup. encore merci pour votre travail qui me permet d’écouter avec délectation des livres que je n’ai pas le temps de lire.
    Chaleureusement, Michael
    ps: J’ai la chance d’avoir un travail qui me permet d’écouter des livre audio (quand tout va bien 😉 ).

  2. Merci pour cette lecture!
    Etant un élève assez dissipé, la lecture n’est pas mon fort. Il est bon de se cultiver un peu et c’est avec plaisir que j’ai découvert cet auteur. L’argumentation tout du long et la fin sont juste géniales.

  3. Très heureux d’avoir un auditeur au pays de Gabriel García Márquez. J’espère que vous trouverez sur le site beaucoup d’autres lectures à votre goût qui vous aideront dans votre apprentissage du français.

    Amitiés,

    Ahikar

  4. Un grand merci André pour votre commentaire très généreux. Je vous remercie également d’apprécier ma voix, mais pour ma part je ne l’ai jamais aimée, du moins je ne l’ai jamais trouvée belle. La seule chose que je veux bien accepter c’est de lire à peu près juste, et encore, parce que jusqu’à présent, je n’ai présenté que des textes que je connaissais assez bien.

    Je conseillerai encore une fois à tous ceux qui aiment réfléchir, croyants ou non croyants, d’écouter ce texte de Dostoïevski car il foisonne d’idées et ouvre la porte à de grandes réflexions.

    Très bonne journée à tous,

    Ahikar

  5. Merci beaucoup Sandrine pour ton commentaire. Concernant Tchinguiz Aïtmatov, je me rappelle avoir entendu à la radio quelques jours après son décès le 10 juin 2008, qu’il aurait certainement eu le Prix Nobel cette année-là, après avoir déjà été pressenti plusieurs fois.

    Au départ, mon intention était d’ailleurs de proposer aux auditeurs La légende du Grand Inquisiteur de Dostoïevski et en parallèle celle d’Aïtmatov, mais je n’ai pas réussi à obtenir les autorisations nécessaires.

    Qui plus est je voulais conclure en proposant le Discours de Stockholm d’Albert Camus où il poursuit la réflexion de Dostoïevski sur la menace que font peser sur notre monde les grands inquisiteurs d’aujourd’hui.

    Mais là encore pas d’autorisation ! C’est pourquoi mon travail ne ressemble finalement pas à grand-chose, ou est du moins très loin de ce que je voulais proposer aux auditeurs. Désolé ! 🙁

    Bien amicalement,

    Ahikar

  6. Excellente lecture, dont je ne peux que vous féliciter chaudement. Quelle chance d’avoir une si belle voix, bien posée, qui capte et retient d’emblée l’attention. Dostoïevski était un fin connaisseur des contradictions de l’âme humaine, et ceci trouve une belle illustration dans les propos qu’Ivan prête au Grand Inquisiteur.Je n’ose imaginer l’accueil que recevrait le Christ s’il reparaissait inopinément de nos jours, par exemple lors d’un Conclave ou d’un Synode.Le seul à ne pas être gêné et pris au dépourvu serait sans doute le nouveau pape. Amicalement. André

  7. Cher Ahikar,
    Je suis d’accord avec toi pour reconnaître que Tchinguiz Aïtmatov est un très grand écrivain. J’avais lu Djamilia (traduit par Aragon), qui m’avait beaucoup fait pleurer. Quelques années plus tard, j’avais lu Les Rêves de la louve qui m’avaient aussi laissé une très forte impression. Je trouve ta lecture du Grand Inquisiteur très émouvante. J’avais l’impression d’être Aliocha et d’écouter Ivan me narrer son grand poème théologique.
    Sandrine

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