Publié anonymement en 1778, le premier roman de Fanny Burney, Evelina, suscita aussitôt l’engouement du public anglais, puisqu’il connut en un an quatre éditions successives. La critique unanime (Edmund Burke et Samuel Johnson en particulier), salua en elle l’héritière de Richardson et de Fielding, et souligna surtout ses dons pour la comédie, la verve de ses dialogues et son aptitude à brosser une galerie de portraits d’excentriques au langage savoureusement contrasté : une servante d’auberge à la vulgarité flamboyante, dont l’extraordinaire jargon s’oppose à la langue châtiée des aristocrates qu’elle prétend imiter ; les petits boutiquiers de la Cité dont l’avarice et les manières démentent les mêmes prétentions à l’élégance ; le duo d’un fat entiché de mode et d’une coquette alanguie ; la brutalité d’un capitaine de marine dont les farces s’inscrivent dans la meilleure tradition d’un roman picaresque ; les sarcasmes perpétuels d’une « bas-bleu » qui offensent le code de réserve féminine en vigueur à l’époque.
Fanny Burney emprunte la forme épistolaire des grandes œuvres de Richardson pour nous raconter l’entrée d’une jeune provinciale de dix-sept ans dans la haute société londonienne. L’intrigue progresse d’incidents cocasses en menues catastrophes, jusqu’au terme de ce voyage initiatique où l’amour et l’estime triomphent du préjugé de classe. On reconnaît là le thème auquel Jane Austen donnera une éclatante illustration dans Orgueil et préjugés quelque trente ans plus tard. Outre l’intrigue, on retrouvera chez la géniale disciple de Fanny Burney (à laquelle elle rendra hommage dans Northanger Abbey), cet art du dialogue, cette ironie feutrée et brillante qui nous font comprendre aujourd’hui pourquoi Mme de Staël vit en l’auteur d’Evelina « la première femme d’Angleterre ».
Je vous en prie, Isabelle, faites !
Merci pour cette belle découverte
J’ai hâte d’écouter le tome 2
Isabelle
Comme vous avez raison, Sams, de rendre à César etc. et à Fanny Burney ce qui lui est dû !
Merci pour votre lecture Mr Luttriger!
Voilà une histoire qui, je trouve, ressemble à s’y méprendre à Raison et Sensibilité de Jane Austen. On y trouve même un sulfureux Willoughby. Si je ne m’abuse, Evelina est sorti plusieurs décennies avant Raison et sensibilité, Jane Austen a dû y trouver son inspiration…
Pour ma part, je viens de le dézipper sans problème. J’en parle à notre modératrice.
A bientôt.
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Stimulant, votre mot, chère Véronique !
A (très) bientôt…
Magnifique Monsieur DL!!!
Votre talent de lecteur est aussi grand que notre plaisir à vous écouter.
Mille Merci pour vos nombreuses lectures anciennes et récentes, car je vois que vous enregistrez beaucoup en ce moment.
Il s’annonce de belles journées de bonheur à vous écouter !!!
Très bonne continuation à vous et encore merci!!!
Un tout petit de patience, Brigitte, pour le tome 2 (en cours, rassurez-vous…)
Monsieur DL,
J’en suis à la moitié de l’écoute et j’aime beaucoup votre version. Heureusement qu’il y a un tome 2 car le récit passe très vite tellement il est captivant.
Merci.