« Nul lieu n’est impénétrable pour quiconque est animé d’une foi sincère. »
Guidé par ce précepte, le père Évariste Huc entreprend en 1841 une extraordinaire expédition de dix années à travers la Mongolie et la Chine ; en chariot, en jonque, à dos de mulet, à dos de chameau, sur ses jambes « rarement complaisantes », et même sur son derrière, seul moyen d’atteindre une vallée du haut d’une montagne glacée. Il fut le premier Français à atteindre Lhassa.
« La grêle tombe fréquemment dans ce malheureux pays, et souvent elle est d’une grosseur extraordinaire. Nous y avons vu des grêlons de la pesanteur de douze livres. Il suffit quelquefois d’un instant pour exterminer des troupeaux entiers. En 1843, pendant le temps d’un grand orage, on entendit dans les aires comme le bruit d’une vent terrible, et bientôt après il tomba dans un champ, non loin de notre maison, un morceau de glace plus gros qu’une meule de moulin. On le cassa avec des haches, et quoiqu’on fut au temps des plus fortes chaleurs, il fut trois jours à se fondre entièrement. »
John Cary, carte de la Tartarie chinoise et indépendante en 1806.
Merci! Je vous emmène au jardin sur une USB fichée dans ma radio. C’est l’un des récits de voyage les plus passionnants: 1989, en Chine, j’ai vécu les mêmes emmerdements et attitudes. Mon mari, sinologue comme moi, me l’a lu tout du long, estimant, youpi, que je perdais mon temps en cuisinant, jardinant, prenant un bain, au lieu de traduire Lu You et autres poètes… du coup j’ai beaucoup cuisiné, jardiné, et pris de bains. Il m’a quittée dans Proust, il est mort à l’ombre des jf en fleurs. Si vous pouviez lire l’intégrale de Japoneries d’Automne, ce délice par Loti? NB: vous ne connaissez pas le code des transcriptions du chinois, donc votre lecture telle quelle des noms propres est un peu étrange.
Un vrai plaisir .Merci
… de chameau !
Bon voyage, Guillaume (mais pas forcément d’agrément pour eux…) !
Ce Père Huc est au poil !
Et votre lecture itou ! Un grand merci pour cet exercice de longue haleine. Je m’enfonce de ce pas dans les tribulations tibétaines du tome 2.
N’oubliez pas de vous habiller chaudement, Marie (en tout cas pour le tome 2, si vous arrivez jusque là !).
Je viens d’entamer l’écoute de ce récit. Une vraie découverte pour moi qui ne suis pas versée dans la littérature de voyage.
Votre voix se prête à merveille à ce genre littéraire.
Bien sincèrement,
Marie
Je vous promets, Sylviane, de puiser dans Lionel Bedin ma prochaine lecture de “voyage”. Notez que, en ce moment, je compile 53 années de l’hebdomadaire “Le Tour du monde, journal des voyages et des voyageurs” créé par Edouard Charton en 1860… A bientôt.
Connaissez-vous la “Brève Histoire de la Littérature de Voyage” essai de Lionel Bedin (Éditions Livres du Monde) ? Cet ouvrage y est mentionné dans les “incontournables” de la littérature de voyage dont vous êtes aussi grand amateur. J’ai déjà beaucoup apprécié “Histoire d’un voyage faict en la terre de Brésil” de Jean de Léry. Merci de m’avoir fait découvrir cette autre pépite.
C’est vrai, la providence nous a fait rencontrer, et merci à elle !… Et un merci anticipé à vous pour le tome 2 !