Un puissant roman qui parle de conquêtes de mers, de terres, de cœurs à une époque où le mot « expansion coloniale » avait un sens noble…
« – Parbleu ! fit Cruas. Nous sommes en Égypte. Ici, c’est toujours le nez de Cléopâtre qui change la face de la terre.
– Ici et partout, appuya Revaz. Vous devez le savoir, monsieur l’historien, si vous avez mis vos bonnes lunettes pour lire l’histoire. Nous le savons encore mieux, nous autres médecins qui regardons la vie du côté où elle est vraie, à l’envers. Mon maître Ferroz me l’a dit souvent, on peut l’en croire : sur cent hommes qui tiennent les grands rôles de la comédie humaine, il y en a quatre-vingt-quinze qui ne jouent le leur que pour une femme. De loin, on les croit tout occupés de mener le monde ; on approche, on entre dans leur privé, on voit vite de quoi ils sont occupés, par qui et par où ils sont menés. Il suffit de peu de mots pour résumer tout le travail de leur vie gagner de l’argent, grimper au mât de cocagne social, pour satisfaire les besoins et les vanités d’une femme, légitime ou autre. Quand on le leur dit, ils prennent de grands airs ; ils se rebiffent, haussent les épaules, traitent ces vérités d’inventions de roman. »
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