Ernest d’Hervilly (1839-1911) était agent des Ponts et Chaussées… et romancier et poète et dramaturge. (Sur le tableau Coin de table de Fantin-Latour, il est le quatrième assis, à la gauche de Verlaine.)
Auteur de nombreuses comédies en un acte, il a publié des poèmes charmants, comme Sur le pont d’Iéna :
« Singulier rendez-vous ! – Oui, c’était un jeudi,
À la fin de janvier ; il faisait clair de lune.
Les glaçons charriés par le fleuve engourdi
Nous rappelaient, si blancs sur l’eau luisante et brune,
Les larges nénuphars cueillis pendant l’été…
Va ! sur ce pont désert, sous cette bise rêche,
Nous n’avions froid ni l’un ni l’autre en vérité !
Seulement, mon cher cœur, ta joue était si fraîche !…
Ta lèvre était tantôt glacée, ô mon amour,
Comme une fraise encore humide de rosée,
Et tantôt tiède ainsi qu’une fraise exposée
Au soleil, et qu’on cueille à la chute du jour…
Tandis que la rivière où le gaz se reflète,
Avec un cliquetis doux et charmant filait,
Dans chacun de tes yeux, à travers la voilette,
Une petite lune exquise étincelait. »
Et une montagne d’articles, romans et nouvelles : Les Historiettes de l’histoire, L’Homme jaune, Histoires burlesques, Les Parisiens bizarres, Le Chat du Neptune, etc, et quarante Histoires divertissantes (1876) dont ces cinq sélectionnées :
– Le Mari de ma femme,
– Le Gros Vieux Bouquin,
– L’Homme élastique,
– L’Amour mouillé,
– Affaire du Bois d’Écouen.
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