Le temps qui passe, le souvenir (et ses surprises) sont des thèmes éternels de la littérature mondiale.
Messire Tempus est une occasion pour Erckmann-Chatrian de reprendre contact avec Charlotte, une servante qu’il aima… il y a longtemps.
Un moment capital dans le récit :
« Cette vieille chanson, la voix fêlée de Charlotte, sa petite bouche ridée, qu’elle n’osait plus ouvrir, ses petites mains sèches, qu’elle tapait à droite, à gauche, sans mesure, hochant la tête, levant les yeux au plafond, les frémissements métalliques de l’épinette, et puis je ne sais quelle odeur de vieux réséda, d’eau de rose tournée au vinaigre… Oh ! horreur !… décrépitude !… folie ! Oh ! patraque abominable ! frissonne… miaule… grince… casse… détraque-toi ! Que tout saute… que tout s’en aille au diable !… Quoi !… c’est là Charlotte !… elle ! elle !… Abomination !
Je pris une petite glace et me regardai, j’étais bien pâle.
– Charlotte !… Charlotte ! m’écriai-je.
Aussitôt, revenant à elle et baissant les yeux d’un air pudique : – Théodore, murmura-t-elle, m’aimez-vous toujours ? »
Même thème dans La Tresse noire :
« Ah ! qu’il est doux, mes chers amis, de se reposer sur un modeste escabeau, en face d’un petit feu couvert de cendre, d’écouter sa théière babiller avec le grillon au coin de l’âtre, et d’avoir au cœur un lointain souvenir d’amour, qui nous permette de verser de temps en temps une larme sur nous-même ! »
Consulter les versions textes de ce livre audio : Messire Tempus, La Tresse noire.
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