L’Œil invisible, ou L’Auberge des trois-pendus est une nouvelle publiée en 1859 par le tandem Erckmann et Chatrian.
« La nuit était calme. Des milliers d’étoiles scintillaient dans l’étendue. Un instant je contemplai ce spectacle sublime, et des paroles de prière me vinrent naturellement aux lèvres. Mais jugez de ma stupeur, quand, abaissant les yeux, je vis un homme pendu à la tringle de l’enseigne du Bœuf-Gras, les cheveux épars, les bras roides, les jambes allongées en pointe et projetant leur ombre gigantesque jusqu’au fond de la rue !
L’immobilité de cette figure sous les rayons de la lune avait quelque chose d’affreux. Je sentis ma langue se glacer, mes dents s’entrechoquer. J’allais jeter un cri ; mais, je ne sais par quelle attraction mystérieuse, mes yeux plongèrent plus bas, et je distinguai confusément la vieille accroupie à sa fenêtre, au milieu des grandes ombres, et contemplant le pendu d’un air de satisfaction diabolique. »
Tel est le climat de cette histoire qui a pour cadre Nuremberg.
merci