Ne nous y trompons pas : le colloque L’Amitié d’Érasme(1467-1536) n’a rien à voir avec l’amitié selon Cicéron, Sénèque ou son presque contemporain Montaigne (1533-1592). Il s’agit, surtout, de l’attirance ou de la répulsion qu’éprouvent des animaux à l’égard d’autres animaux et de l’homme ou même des plantes à l’égard d’autres plantes.
Exemples curieux reposant sur des légendes ou sur des certitudes ?
« Je me suis souvent demandé de quel dieu a pris conseil la nature en développant chez tous les êtres des amitiés et des inimitiés secrètes et sans motifs apparents. […] C’est une chose étonnante que chaque animal connaisse tout de suite son ennemi, même sans l’avoir jamais vu ; qu’il sache pourquoi on l’attaque, par où il peut être blessé et comment il doit se défendre, quand cette faculté a été refusée à l’homme qui ne redouterait pas même le basilic s’il n’était averti ou instruit par le mal. […] La vigne, qui a coutume de tout embrasser de ses vrilles, fuit le chou seul, et, comme si elle le sentait, elle se tourne du côté opposé. Qui avertit la vigne que son ennemi est auprès d’elle ? car le suc du chou est contraire au vin, et c’est pour cela qu’on en prend contre l’ivresse. »
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