Une belle allégorie édifiante.
On sait peu de choses sur Emmanuel de Lerne, pseudonyme d’Emmanuel Le Boucher, magistrat, né à Angers en 1821. Il commence sa carrière en 1856 comme substitut à Romorantin, puis à Orléans. Procureur impérial à Montargis, Orléans, Nantes. Démissionnaire en 1880. Il a publié La Vie de l’homme (1845), Romans et nouvelles (1850) et Les Sorcières blondes en 1853 qui se termine par la nouvelle Les Sorcières noires, sorte d’allégorie.
Il y est question de Gloire, de Beauté, d’Amour, d’Art, de Jeunesse, que de Lerne oppose à la tranquille vie campagnarde qui cherche un bonheur simple. Ces sorcières blondes sont plus tard remplacées par les Sorcières noires qui sont l’Envie, l’Inquiétude et le Découragement. « La nacelle disparut, emportant l’Amour, la Beauté, la Jeunesse et la Gloire. Leurs chants se perdirent au milieu des flots. Abîmé dans sa douleur, Jacques tendait vers celles qui l’abandonnaient des mains suppliantes. »
Il rencontre enfin la Charité, accompagnée de sa sœur :
« Voici ma sœur, continua-t-elle ; nul ici-bas n’a pu l’approcher. Et pourtant, à genoux devant elle, combien n’ont pas vécu heureux. Jamais elle ne trompe ceux qui l’aiment, jamais elle ne leur semble ni moins jeune ni moins belle. Elle l’aidera à supporter la vie ; elle en a consolé de plus découragés que toi. Elle s’appelle l’Idéal… Nul n’a jamais touché la main de ma sœur. Mais, crois-moi, le bonheur qu’elle donne est plus durable et plus pur que tous les bonheurs de la terre. L’amour qu’elle inspire fait l’homme grand et le fait meilleur. Aime-la sans partage ; durant le reste de ta vie, efforce-toi toujours d’atteindre jusqu’à elle. Un jour tu seras jugé digne de l’approcher et de la presser sur ton cœur. »
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