Scènes et mœurs des rives et des côtes (1852) d’Émile Souvestre (auteur breton du Philosophe sous les toits) contient six récits dont Le Gardien du vieux phare.
« L’histoire des côtes est pleine de faits qui prouvent ce fanatisme héroïque. On a vu, par exemple, des gardiens de phares flottans refuser de fuir leurs pontons à moitié démolis par la tempête, et sombrer sous leur fanal comme le Vengeur, sous son sublime drapeau ; d’autres, atteints par la fièvre jaune, se traîner jusqu’à la salle des appareils et allumer d’une main mourante la lumière protectrice. Pendant la dernière guerre contre les Anglais, un gardien, attiré hors de sa tour et sommé par une péniche anglaise d’éteindre son feu, dont la disparition devait compromettre une escadrille française, qui cherchait le port, préféra jeter ses clés à la mer et se faire massacrer par l’ennemi. »
Trois centres d’intérêt émergent de cette belle et triste histoire maritime : le sens du devoir du vieux gardien, les querelles de marins, ceux du ponant et les provençaux, et le destin de la pauvre petite simple d’esprit, Georgi, qui pour venger son frère Donatien péri en mer, n’hésite pas à provoquer le naufrage de « La Bisquine », en éteignant le phare protecteur.
Une belle histoire, même si la fin est tragique. Dommage que le dénouement est dévoilé dans le résumé, il n’y a plus de suspens.
Merci pour votre lecture M. Depasse.