Cette courte mais si poétique nouvelle d’Émile Pouvillon (1940-1906) est parue dans La Revue hebdomadaire en 1893.
« L’ancienne descend. Et voici venir au-devant d’elle, du fond de la combe, celui qu’elle vient visiter, le chêne. Un pas encore, et de la base au faîte, il apparaît tout entier. Formidable et paisible, il s’érige échelons par échelons, avec la torsion des maîtresses branches, avec l’enchevêtrement léger des ramures, il monte, il s’étale, il règne. Les autres arbres à côté, charmes, ormeaux, tilleuls, quelques-uns déjà vieux cependant, rongés de mousse, atteignent à peine à sa fourche la plus basse. Plus humbles, comme un peuple enfantin, les chêneteaux nés de ses semences fourmillent à ses pieds, et lui, l’ancêtre, les garde sous la retombée de ses frondes, pareilles à des mains bénissantes. »
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