Quand on lit Blémont on n’est pas étonné qu’il ait traduit de nombreux récits de Mark Twain. Vous avez bien accueilli son recueil À quoi tient l’amour dont fait partie Une vraie française… pas facile à marier !
Des Contes de France, Sœur Sainte Ursule nous relate en quelques lignes la destinée d’une fille maltraitée et Les Derniers Jours de Pécuchet donnent envie de se replonger dans Flaubert. Blémont n’est pas tendre à l’égard des rénovateurs de Paris :
« À travers la poussière du plâtre et les éclats de pierre des chantiers, j’avançais à pas lents, peiné de voir la froide et rude banalité remplacer partout les libres manifestations de la vie ondoyante et diverse. O les grandes maisons carrées, massives, anonymes, uniformes, alignées sous le paratonnerre comme des Prussiens sous le casque à pointe, vastes et plates comme la Poméranie, bêtes comme les cadavres échoués des moutons de Panurge, roides comme des abstractions géométriques, sans grâce, sans élan, sans vie, sans âme, avec leurs balcons à écriteaux et leurs carreaux barbouillés par les peintres, avec leurs cafés bleus, leurs traiteurs rouges, leurs musées de monstruosités médicales et leurs femmes géantes à jambes éléphantesques, honorées sur le tableau-affiche de la visite de plusieurs têtes couronnées ! O la tristesse accablante des grandes maisons neuves, de ces grandes maisons funèbres comme des caveaux, nues et glacées comme la mort ! »
Amusant de lire ça aujourd’hui !
merci