Une vingtaine de textes en prose d’Émile Blémont (1839-1927) ont déjà été bien accueillis ici. Il eût été dommage de ne pas connaître ses talents de grand poète auxquels Verlaine a rendu un vibrant hommage.
– En mémoire d’un enfant
– Pour les inondés
– Sur la plage
– Brumaire
– La Chanson de Marthe
viennent combler cette lacune.
Les récents inondés de France apprécieront la vérité de ces vers et l’appel à la solidarité :
« Les quais sont submergés, et les épaves roulent.
Les eaux montent ; les eaux, avec des fracas sourds,
Rompent les ponts massifs, dont les piliers s’écroulent.
Chaque obstacle rompu précipite leur cours.
[…]
C’est l’eau, c’est l’eau partout ! où fuir ? ô nuit perverse !
Le sol manque ; on marchait et l’on est entraîné.
La porte, la fenêtre éclatent ; l’eau renverse
La mère à moitié nue avec son nouveau-né.
[…]
Ceux-ci des escaliers ont enjambé les marches ;
Sur le toit, l’œil hagard, ils scrutent l’horizon ;
Mais le flot, charriant les madriers des arches,
Enfonce sous leurs pieds les murs de leur maison.
[…]
Donnez ! en vous privant de voluptés légères,
Vous rendrez à l’espoir bien des cœurs généreux ;
Donnez ! nulles douleurs ne nous sont étrangères.
Soyez bons ! vous serez plus dignes d’être heureux. »
Consulter les versions textes de ce livre audio : Pour les inondés ; autres poèmes.
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