Cette nouvelle d’amour (à peine) coquine, d’Émile Bergerat (1845-1923) est tirée de ses Trente-six Contes de toutes les couleurs publiés en 1919.
« Sylvie reprit sa pose à la Récamier sur le lit de repos ; l’Empereur s’assit à droite, le duc à gauche, et ils alternèrent leurs déclarations. Certes, tous les deux savaient parler aux femmes, mais fort différemment. Louis-Napoléon, conformément à sa nature rêveuse, procédait par la méthode sentimentale. Il était « romance » en amour. Charles-Auguste, homme d’action, accoutumé à des victoires plus libres, y employait à l’habitude une diplomatie assez expéditive. Mais la scène à trois n’est pas le tête-à-tête ; ils se gênaient, ne se retrouvaient plus, exagéraient l’attaque, et le volant tombait entre les deux raquettes. La fine marquise leur tendait attentivement tantôt une oreille, tantôt l’autre, et paraissait pénétrée de la gravité de la situation. Par moments, elle soupirait et jetait un coup d’œil suppliant au portrait du général, qui, le poing sur la garde de son épée, présidait au combat dont son honneur était le prix et la timbale. C’était d’une drôlerie extraordinaire. »
Voulez-vous être plus explicite, Sushama, je vous en prie ?
quel travail laborieux !
Suis votre obligé, Luc !
Encore une lecture parfaite du grand Daniel Luttringer!