Emil Vacano, écrivain autrichien (1840-1892) dont nous savons peu de choses, commence ainsi, dans La Revue des deux mondes de 1889, son roman Le Testament du docteur Irnerius :
« Je ne crois pas aux revenants, et je n’ai pas le talent de découvrir des traces de sang ineffaçables sur le parquet d’une chambre depuis longtemps inhabitée. Seulement, je suis Allemand, et Nuremberg est mon pays natal. »
« Je suis un jeune homme très raisonnable, très réservé, et pas du tout excentrique.
Je m’appelle Erwin Imhof. J’ai suivi mes cours à l’université d’Heidelberg, où j’ai vécu après comme homme de lettres. Je suis seul au monde. […] Ne pouvant faire un bon avocat, je travaillai à devenir un savant […] ; en hiver, je n’aimais pas à me promener ; alors, la lampe brûlait jusqu’à une heure très avancée de la nuit, et je me plongeais dans les histoires de sorcières.[…] Un ancien camarade jovial, en passant par Heidelberg, vint me voir pour me présenter sa jeune femme.« Il faut aimer, mon garçon, ajouta-t-il, alors tes nerfs se calmeront. Veux-tu parier ?… N’est-ce pas une honte et un péché qu’un jeune homme, beau et fort comme toi, n’ait pas encore adressé des vers à une jeune fille, et n’ait pas déjà fixé le jour où M. le curé rivera sa chaîne ! »»
Il avait raison, l’ami jovial, si l’on en croit le déroulement attachant d’un amour naissant et partagé…
Caricature d’Emil Vacano.
excellente interpretation