« Combien peu il faudrait souvent pour rendre heureux des gens qui vivent dans le malaise, la discorde ou le tourment ! Oh, que n’était-elle indépendante ! Que n’avait-elle la liberté, le pouvoir de faire le bien ! Avec quelle joie elle embrasserait cette carrière : consoler ceux qui pleurent, nourrir ceux qui ont faim, mettre du soleil dans les existences sombres ! »
Dans La Bienfaitrice (The Benefactress, 1901), la jolie Anna Estcourt fait l’amer constat que le mariage est la seule voie possible pour elle, comme pour tant d’autres jeunes femmes de son époque.
Mais un évènement inattendu va lui apporter l’indépendance tant désirée. Anna n’a alors qu’une idée : utiliser son argent pour faire le bien autour d’elle. Elle va découvrir qu’il y a souvent un abyme entre les bonnes résolutions et leur réalisation dans le monde réel.
Avec son humour mordant, son ironie subtile, et sa galerie de personnages drôles et attachants, Elizabeth Von Arnim (1866-1941) évoque avec force l’indépendance féminine. Elle nous dit aussi que la générosité est un art difficile dans un monde qui n’est absolument pas prêt à la recevoir.
Edward Killingworth Johnson, Feeding the Doves (détail, XIXe).
Louis James Alfred Lefébure-Wély, Les Cloches du monastère, Op. 54a, interprétée par Markus Staab (licence Cc-By-3.0).
Bonjour Vincent,
Ma remarque ne fera pas très intello je le crains, mais je trouve que cela appelle un peu le storyboard du film ” 7 vies ” avec l’acteur Will Smith. Un tournant de vie suivi d’une générosité de coeur incroyable. J’avoue que je ne connaissais pas cette autrice. Alors merci encore pour cette plus qu’agréable découverte. Amicalement,
Yves
Encore une belle découverte grâce à vous !
Lucidité rafraichissante et grinçante de cette autrice que je ne connaissais pas. Cela donne envie de la rencontrer. Mais je n’étais pas en Suisse à cette époque-là…
On sent votre plaisir – et il est fichtrement communicatif ! – lors des petits mots d’Allemand qui parsèment le roman. C’est quelque chose d’unique ! J’ai beaucoup ri !
Je fus presque déçu de voir (spoiler alert) l’héroïne “baisser pavillon”. L’amour, presque à regret (pour l’autrice), c’est rare !
Et pour poursuivre un autre échange : votre ironie joyeuse lors de cette lecture ferait tout de même merveille sur un texte de Proust, lu bien souvent avec une retenue marquée, sans assez de vigueur. Bon, mais j’ai bien lu vos raisons de ne pas vous y être attelé et je vous comprends bien.
Und, noch einmal, dänke sehr !
Danke sehr, Erwan,
Oui, vous avez perçu mon plaisir à prononcer ces mots allemands. Je dois dire que mes lectures me donnent souvent l’occasion de prononcer des mots en anglais, mais rarement en allemand, alors c’est vrai que je me suis fait plaisir. C’est amusant que cela s’entende. J’espère que vous n’avez pas perçu les dizaines de raccords qu’il m’a fallu faire pour toutes les phrases qui contiennent le mot “Amstwortsteher” 🙂
Je partage votre avis sur la fin du roman, il y a un retournement qu’on regrette presque et qui, je trouve n’est pas vraiment dans le ton du reste du livre. Mais il n’empêche que cela reste globalement une oeuvre fort drôle, et extrêmement vivifiante. J’aurais aimé pouvoir dire “Noch Einmal”, par exemple avec “Elizabeth et son jardin allemand”, mais nous n’avons quasiment pas de traductions françaises d’Elizabeth Von Arnim qui soient disponibles.
A bientôt, c’est toujours un plaisir 🙂 !
Non, je n’ai même pas noté vos raccords. Mais quel mot, “Amstwortsteher” ! Il m’a bien fallu plusieurs tentatives pour réussir à le dire. Je ne l’avais pas fait lors de l’écoute, mais à vous lire, j’ai fait l’effort et je vous plains !
Ça y est, j’ai “Elizabeth et son jardin allemand” dans ma bibliothèque. Je suis curieux de voir s’il contiendra une aussi belle galerie de portraits. La traduction semble effectivement récente… Dommage que vous ne puissiez le lire ici. Une nouvelle traduction vous décourage ? 😱
En tout cas, si littérature audio allonge aussi ma liste de lecture, je ne suis pas près de m’ennuyer… Merci merci.
Vincent,
Vous êtes mon lecteur préféré. Je vais vous dire exactement pour quelles raisons, classées par importance :
– Vous savez ce que vous lisez, vous le vivez. Je suppose que vous avez déjà effectué une première lecture avant l’enregistrement, afin de connaitre le sujet et d’utiliser le ton adéquat.
– Votre voix et votre diction sont parfaites. Pas de mots mâchés. La lecture n’est pas exécutée avec rapidité pour vite s’en débarrasser. On ressent que vous prenez du plaisir et vous prenez le temps.
– Pas trop de musique. Moi, je préfère SANS musique.
Petit avis personnel qui n’est peut-être pas partagé : pour ne pas casser l’ambiance, c’est peut-être inutile de répéter le titre et l’auteur du livre à chaque début de chapitre.
Ce livre est très rafraichissant et vous l’avez absolument bien rendu, comme toujours.
Merci
Merci Kinett, vous me faites vraiment beaucoup d’honneur.
Vous avez raison, je lis évidemment les livres avant de les enregistrer. C’est un grand plaisir pour moi de lire en essayant déjà d’imaginer la façon de les interpréter, surtout pour les dialogues (et ce livre-ci est plein de dialogues savoureux). L’autre raison, c’est que, vu le travail que cela demande, il m’est impossible de me lancer dans un projet de livre audio sans être certain que le livre me plaît et que l’écriture me convient.
Et comme vous l’avez perçu, je prends mon temps et je n’hésite pas à me reprendre ; c’est aussi un grand plaisir d’essayer de trouver le ton parfait. Certains de mes camarades ont ce don de trouver tout de suite le ton qui convient et peuvent enregistrer de longs textes d’une seule traite ; je n’ai pas ce talent, et je reprends souvent quand je ne suis pas satisfait.
Pour la musique, par contre, j’y tiens beaucoup ; cela me vient certainement de mon goût pour le cinéma. Là encore c’est un vrai plaisir de chercher la musique qui convient… et pour ce livre-ci, je me souviens y avoir passé de nombreuses heures, à rechercher quelque chose de léger, aérien, qui fasse tout de suite comprendre à l’audio-lecteur le ton délicieusement rafraîchissant de ce roman.
Enfin, il ne me semble pas que pour cette lecture je répète le titre et le nom de l’auteur à chaque début de chapitre : je le faisais il y a quelques années, mais plus maintenant. Peut-être confondez-vous avec un autre livre audio ?
En tout cas merci à vous, il suffit d’un petit commentaire comme le vôtre de temps en temps pour garder la motivation ; d’ailleurs je m’y remets !
Un vrai bourreau du loisir ce WEDLEY !
Cordial salut…