« Les Américains jettent leurs tissus sur le marché en si grande quantité, que notre seule ressource est de les produire à plus bas prix qu’eux. Si nous n’y arrivons pas, il ne nous reste plus qu’à fermer boutique. Et ces insensés viennent nous parler des salaires d’il y a trois ans ! et même quelques-uns de leurs chefs nous citent les salaires de Dickinson, quoiqu’ils sachent tout aussi bien que moi, qu’avec les amendes qu’on retient aux ouvriers sur leur paye, et d’autres détours que, pour ma part, je rougirais de mettre en pratique, le véritable salaire chez Dickinson est moindre que chez nous. Sur mon honneur, ma mère, je voudrais que les anciennes lois fussent encore en vigueur. Il est révoltant de voir des insensés, des ignorants, des opiniâtres tels que ceux-ci, en unissant leurs sottes têtes, disposer de la fortune de ceux qui apportent toute la sagesse que la science, l’expérience, et bien souvent les méditations pénibles et les graves inquiétudes, peuvent donner. Il nous faudra bientôt, et en vérité nous ne sommes pas loin de là aujourd’hui, aller demander humblement, le chapeau à la main, au secrétaire de l’Union des tisserands, d’avoir la bonté de nous fournir des ouvriers au prix qu’il leur conviendra de fixer. C’est là ce que veulent ceux qui n’ont pas assez de sens pour comprendre que, si nous n’avons pas une part de profit qui puisse compenser toutes les tracasseries que nous avons à subir en Angleterre, nous pouvons nous transporter dans quelque autre pays ; et aussi qu’avec la concurrence intérieure et extérieure, il n’est guère probable qu’aucun de nous fasse autre chose qu’un bénéfice modéré. »
John Dawson Watson, femme à l’éventail (1871).
Bien vu le cousinage avec “Raison et sentiments” de Miss Austen, nancy, merci !
J’aime énormément Nord et Sud ( j’y vois un cousin « socio-industriel » de Raisons et Sentiments !), et c’est un grand plaisir de le relire par votre intermédiaire ! C’est une belle lecture et votre voix est parfaite pour évoquer les combats, dilemmes et hésitations des personnages. Merci Daniel !
Je vous remercie, Origan, qui me rappelez que cela fait bien longtemps que je ne me suis pas occupé de Miss Gaskell !
Je termine avec regret ce roman très intéressant et lu de façon si agréable, comme toujours, par vous Daniel Luttringer. Merci de tout coeur, une fois encore !
… J’aurais pu ajouter :
Vous pouvez au moins vous féliciter d’avoir le sens de la formule !
Bien sincèrement à tous les deux,
Marie
Erwan, je ne saurais mieux dire…
Même pas, pour ma part… Je me sens comme un paralytique admirant une danseuse étoile.
Il m’arrive pourtant de rougir… (sans forfanterie ! 😉