Cette nouvelle russe, au dénouement exaltant, d’Elisabeth de Bagréef-Spéranski (1799-1859) est parue dans la Revue des deux mondes en 1856.
« – Il faut avoir le courage de se repentir, ma fille, reprit le starovère. Voici la clé du coffre de ta mère ; tu y trouveras ses habits et ses coiffes, le kokochnik brodé de perles qui la parait les jours de fête, les simples pavoinik qu’elle portait les jours de travail. Prends le plus modeste de ces pavoinik, et puisse son âme te pardonner d’avoir devancé le jour où tu aurais eu le droit de porter légitimement sa coiffure !
– O père, dit la jeune fille, le village, et les voisines, et les compagnes ! que leur dirai-je quand elles me demanderont si je suis veuve ou mariée ?
– Chez nos voisins de la Petite-Russie, quand une fille commet la faute que tu as commise, elle porte une coiffe de mariée et s’appelle pokritka (couverte). L’usage est bon, il faut t’y conformer. »
Sergej Sergeevic Solomko, Portrait de femme (vers 1900).
Ainsi l’âme est sauvée… Merci à vous, Pascalette !
Une bien terrible mais très belle nouvelle sur l’expiation du péché… votre voix se prête merveilleusement à cette lecture. Merci beaucoup