Philip Alexius De Laszlo (1869-1937), Mrs Philip de Laszlo née Lucy Guinness

Fièvre romaine

« Mrs. Ansley la regardait toujours. Il semblait à Mrs. Slade que derrière le masque volontairement sous contrôle de son petit visage calme, elle se livrait à une lutte intérieure. « Je n’aurais jamais cru qu’elle puisse aussi bien garder le contrôle », pensa Mrs. Slade, presque avec ressentiment. Mais à ce moment, Mrs. Ansley se mit à parler. « Je ne sais pas comment vous avez su. J’ai brûlé cette lettre immédiatement. »
« Evidemment vous l’avez brûlée, vous êtes si prudente ! » Elle ricanait ouvertement maintenant.  « Et si vous avez brûlé la lettre, alors vous vous demandez comment j’ai bien fait pour savoir ce qu’elle contenait. C’est bien ça, n’est-ce pas ? »
Mrs. Slade attendit, mais Mrs. Ansley ne parla pas. »

Fièvre romaine (Roman Fever) est paru en 1934. Avec sa progression dramatique implacable, ses dialogues ciselés, sa fin extrêmement poignante, elle est une des meilleures nouvelles d’Edith Wharton, qui montre là toute l’étendue de son talent.

Traduction : Vincent de l’Épine.

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Références musicales :

Tomaso Albinoni, Concerto pour hautbois en ré mineur, Op.9, n°2, interprété par Paul Arden-Taylor (domaine public).

Licence d'utilisation : Réutilisation du livre audio soumise à autorisation préalable.
Livre audio gratuit ajouté le 27/03/2016.

24 Commentaires

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  1. Merci Franz ! Votre petit mot me touche beaucoup.

    La traduction est un art lent et difficile et
    j’avoue que cela me donne beaucoup de peine, car il faut à la fois ne pas trahir l’auteur, et s’exprimer dans une langue qui soit digne du texte original… Mais j’ai ensuite la satisfaction de proposer pour la première fois une version libre de droits d’un texte de mes auteurs favoris, et j’avoue être par là bien payé de mes peines :-).

    Merci pour vos encouragements, ce n’est pas rien !

  2. Très cordiales félicitations ! Enregistrer, c’est une chose, – et nous sommes plusieurs à savoir que ce n’est pas si simple, – mais traduire d’abord, alors là… Respect :-)!

  3. Merci Cyprien !
    Je suis heureux que cette nouvelle vous ait plu. Je la trouve très forte, et cela me plait de penser que j’ai réussi à faire passer un peu de l’émotion que je ressentais. La traduction me donne également beaucoup de travail et bien que la langue d’Edith Wharton soit comparativement plus simple que celle de Lovecraft, elle n’en est pas moins subtile et ce sont quand même de très nombreuses heures de travail… vos encouragements me sont donc très précieux !

  4. Enfin écouté hier soir… Choix du texte, traduction, interprétation, diction, tout est impeccable, comme toujours avec Vincent. Un grand merci !
    Suis impatient d’entendre encore d’autres nouvelles d’Edith Wharton, et bien sûr, le Lovecraft en gestation !

  5. Bonjour Lyse,
    Merci de votre commentaire qui me va droit au coeur ! J’ai deux autres nouvelles d’Edith Wharton que j’ai traduites et que je vous proposerai prochainement : “Xingu” et “The Moving Finger”. J’espère qu’elles vous plairont également. Mon camarade Christian Dousset et moi-même avons aussi prévu quelques nouvelles d’Henry James. Quant à Trollope, il n’y a que de trop rares oeuvres dont la traduction est libre de droits, et ses romans ont une taille qui ne permet généralement pas d’en envisager une traduction…
    Merci à vous de vos encouragements !

  6. Bravo pour cette incomparable lecture !
    Vous avez su rendre la finesse du texte avec brio !

    E.Wharton, H.James, A. Trollope…
    J’en écouterais sans jamais me lasser !

    Un grand merci à vous !

  7. Merci beaucoup Lonzine, Elisabeth et Benoit !
    Heureux que vous appréciez cette nouvelle que j’ai eu un très grand plaisir à enregistrer.
    D’autres Wharton sont à venir, notamment une version 2 de “Lendemain” qui nous sera proposée par Christian Dousset.

  8. Quelle merveilleuse surprise de trouver un Wharton! Et c’est vraiment formidable, chez Wharton, ces retournements de situations et leurs effets que l’on peut deviner, ce jeu de qui perd gagne… , Quel art de l’écriture dans la façon dont l’intrigue est menée et dont vous faites ressortir la cruauté rétrospective. Vraiment, Vincent, c’est magique cette nuit romaine,…à Paris, et la façon dont de drame intime retenu éclate soudain entre ces deux vieilles dames. dont on a d’abord pensé qu’elles n’étaient liées que par un cotoiement banal. ..Merci Xavier.
    elisabeth

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