Un jour Jean-Jacques Rousseau aurait récité ce conte dans la société de Madame d’Epinay, mais cette improvisation sembla bien différente de son style habituel. Il aurait commencé en disant « Voici l’opinion de mon ami Diderot ». En tout cas ce conte paru dans les Œuvres de Diderot a parfois un accent très… voltairien !
« L’étranger ne savait que penser, en voyant des hommes de sens, à en juger par leur maintien, leur âge et les honneurs qu’on leur rendait, débiter de sang-froid de pareilles extravagances.
Comme ils causaient, ils entendirent un grand bruit mêlé de cris, les uns de douleur, les autres de joie. L’étranger, toujours aussi curieux qu’étonné, en demanda le sujet : « C’est, reprit le troisième vieillard, qu’il arrive de temps en temps que le génie, pour éprouver la patience de ses sujets et leur confiance en lui, permet qu’ils soient assommés en confessant sa bonté, sa clémence et sa justice. »
gravure de François-Anne David d’après la toile de Van Loo, portrait de Denis Diderot (1772) – Gallica
Cette petite allégorie est tout à fait divertissante ; elle ne manque pas de sel ; et la lecture en est excellente !
Merci M. Depasse.