« Jamais bon ouvrage a-t-il jamais passé pour mauvais ? Jamais mauvais a-t-il constamment passé pour bon ? Qui est-ce qui donne la sanction aux ouvrages de goût ? est-ce la multitude ?… Non. Elle ne lit point, elle n’entend rien, elle ne sait rien, elle ne pense pas, elle ne sent pas ; ce n’est donc qu’une petite poignée d’hommes éclairés qui la ramène tout à son sentiment, à sa voix. » (Sur l’évidence)
Discours d’un philosophe à un roi est une violente attaque du clergé de l’époque :
« Sire, si vous voulez des prêtres, vous ne voulez point de philosophes, et si vous voulez des philosophes, vous ne voulez point de prêtres ; car les uns étant par état les amis de la raison et les promoteurs de la science, et les autres les ennemis de la raison et les fauteurs de l’ignorance, si les premiers font le bien, les seconds font le mal ; et vous ne voulez pas en même temps le bien et le mal. »
La Vérité, ouvrage anonyme, attire les moqueries de Diderot :
« Voilà un jésuite dont j’ai l’ouvrage sous les yeux, qui cherche comment Marie a pu devenir mère sans perdre sa virginité et qui, par un effort de sagacité dont il se félicite, trouve que la chose s’est passée en elle-même comme dans le puceron hermaphrodite. »
Observations sur la religion, les lois et les mœurs des Turcs est aussi virulent à l’égard des musulmans que le Discours au roi à l’égard du clergé :
« Il y a quelques sectes et des moines qui ne valent guère mieux que les nôtres ; des prêtres de paroisses qu’on appelle imaums, et des moulahs, espèce d’animaux amphibies, moitié robe, moitié soutane. Ces gens-ci sont plus redoutables cent fois que les janissaires et plus funestes que le despote. »
L’ouvrage mal écrit de M. de Valmire, Dieu et l’homme, provoque cette réflexion de Diderot :
« Combien cette maudite métaphysique fait de fous ! Hé, mes amis, que vous importe qu’il y ait ou qu’il n’y ait ni Dieu, ni diable, ni anges, ni paradis, ni enfer !…. Soyez donc bienfaisants, tandis que vous êtes ; et endormez-vous du dernier sommeil, aussi tranquilles sur ce que vous deviendrez, que vous l’êtes sur ce que vous étiez il y a quelques centaines d’années. »
Ces Miscellanea nous aident à mieux comprendre la pensée du Siècle des Lumières.
Consulter les versions textes de ce livre audio : Sur l’évidence, Discours d’un philosophe à un roi, Sur la vérité, Observations sur la religion, les lois et les mœurs des Turcs, Dieu et l’homme selon M. de Valmire.
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