Ary Scheffer - Portrait de Paul-Louis Courier (XIXe siècle)
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Pamphlet des pamphlets (et autres textes)

Paul-Louis Courier (1772-1825), redoutable polémiste et admirable styliste de la langue française, quoique peu lu, est un des grands noms de notre littérature. Né à Paris en 1772, d’un père tourangeau, il fit de solides études classiques avant de s’engager dans une carrière militaire qu’il abandonna rapidement par esprit d’indépendance. Il se consacra alors à la traduction d’auteurs grecs puis mit sa plume acérée au service de sa révolte contre toutes les injustices : ses pamphlets le rendirent célèbre et lui attirèrent de nombreuses inimitiés. Il meurt assassiné en avril 1825, dans des circonstances qui demeurent mystérieuses.

« Courier est un grand talent naturel, qui a des traits de Byron, et aussi de Beaumarchais et de Diderot. Il a de lord Byron la promptitude à s’emparer de toutes choses qui pourraient lui servir d’arguments ; de Beaumarchais sa grande dextérité d’avocat ; de Diderot, la dialectique, et avec cela, il est si spirituel qu’on ne peut l’être davantage. » (Goethe, Conversations avec Eckermann, lundi 21 mars 1831)

« Laissez dire, laissez-vous blâmer, condamner, emprisonner ; laissez-vous pendre, mais publiez votre pensée. Ce n’est pas un droit, c’est un devoir, étroite obligation de quiconque a une pensée, de la produire et mettre au jour pour le bien commun. La vérité est toute à tous. Ce que vous connaissez utile, bon à savoir pour un chacun, vous ne le pouvez taire en conscience. […] Parler est bien, écrire est mieux : imprimer est excellente chose. » (Pamphlet des pamphlets)


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Remarques :

Consulter les versions texte de ce livre audio : Pamphlet des pamphlets (P.-L. Courier) ; Pétition pour des villageois que l’on empêche de danser (P.-L. Courier) ; Essai sur la vie et les écrits de Paul-Louis Courier (A. Carrel).

Illustration :

Ary Scheffer, Portrait de Paul-Louis Courier (XIXe siècle).

Références musicales :

Pétition pour des villageois que l’on empêche de danser :
Les Giattes, danse limousine, interprétée par Lous Companhons de la Borreia (avec l’aimable autorisation de M. Nicolas Dubernard, président de Amicale Laïque – Saint Sornin Lavolps – Lous Companhons de la Borreia).

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Livre audio gratuit ajouté le 29/03/2015.

36 Commentaires

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  1. Merci Ahikar pour cette lecture du Pamphlet des pamphlets qui illustre merveilleusement notre débat sur le forum concernant le texte Maintenant que je suis mort offert par Tiliak le Berbère. Tiliak semble toucher beaucoup de monde avec son court texte si bien mis en valeur par Bruissement.
    J’ai aussi été particulièrement sensible à la Pétition pour des villageois que l’on empêche de danser qui me rappelle mon enfance et les plaisirs des bals populaires mais aussi l’ « après messe » du dimanche où nos pères, oncles et grands-pères égrenaient leurs souvenirs au bistrot autour d’un verre de vin blanc ou de Picon, s’emportant parfois lorsqu’ils en venaient à parler de politique ou d’affaires.
    Les femmes quant à elles allaient à la « première messe » de 8 h pour s’occuper à leur retour du repas dominical qui faisait le plaisir de toute la famille et qui aujourd’hui encore nous permet entre cousins germains de continuer à nous retrouver dans la maison familiale et de débattre parfois de manière houleuse mais respectueuse de tout et de rien…
    Merci donc pour ces belles découvertes que je partagerai avec mes cousin(e)s 😉
    Amicalement,
    Sandrine

  2. Bonsoir cher Ahmed,

    Comme les liens ne répondent pas toujours, je vous conseille de procéder comme suis :

    Tapez dans votre moteur de recherche :

    Correspondance de Stendhal (1800-1842) – Internet Archive

    La Lettre de Stendhal à M. Stritch du 24 décembre 1824 se trouve à la page 346.

    La Lettre de Stendhal à M. Stritch du 21 avril 1825 se trouve à la page 368.

    Quelques liens :

    https://archive.org/details/correspondanced00stengoog

    https://archive.org/download/correspondanced02stengoog/correspondanced02stengoog.pdf

    Très heureux de vous rendre service.

    Amitiés,

    Ahikar

  3. Bonsoir Cher AHIKAR ,

    Merci infiniment .
    Ahmed

    (Lettre de Stendhal à M. Stritch, à Londres, du 24 décembre 1824.)
    Et
    Lettre de Stendhal à M. Stritch, à Londres, du 21 avril 1825.)

  4. Bonjour cher Ahmed,

    Je m’excuse, mais je ne vois pas trop de quelles dates vous voulez parler ? Pourriez-vous préciser ?

    Bien amicalement,

    Ahikar

  5. Merci beaucoup chère Bruissement pour votre commentaire.

    Dites des choses insipides en vous aidant de belles phrases, et, avec un peu de chance, on vous décernera un prix ou épinglera sur la poitrine une belle décoration ; mais dites la vérité et vous connaîtrez Sainte-Pélagie !

  6. Cher AKIHAR ,

    Depuis hien , j arrive pas à trouver les deux cortrespondances avec ces deux dates …

    Merci de m éclairer …

    Amitiés
    Ahmed

  7. Excellent! Excellent! Cher Ahikar, merci pour cette trouvaille! Courier parle d’or, et la vérité qui sort de ses paroles est délicieuse à entendre.
    Merci encore à vous, Ahikar, pour ces textes.

  8. Merci Ahmed pour votre commentaire qui me fait très plaisir.

    Amitiés,

    Ahikar

    « Je conseille à tous les Anglais qui aiment l’esprit français, l’esprit à la Voltaire, de rechercher curieusement les moindres opuscules de M. Courier. » (Lettre de Stendhal à M. Stritch, à Londres, du 24 décembre 1824.)

    « M. Courier est peut-être l’écrivain vivant qui connaît le mieux sa langue, toutes ses finesses et toutes ses délicatesses. […] M. Courier est peut-être l’homme de France qui, depuis Voltaire, a écrit le pamphlet avec le plus de piquant, de malignité et surtout avec une verve de plaisanterie qui ne permet jamais à son lecteur de ne pas pouffer de rire aux dépens du pauvre diable qu’il a entrepris de ridiculiser. » (Lettre de Stendhal à M. Stritch, à Londres, du 21 avril 1825.)

  9. Cher AHIKAR ,

    Comme toujours , vous donnez le maximum pour éclairer l auditeur et le mettre en plein océan de cette littérature dont il faut des années pour l érudit même de commprendre …

    Merci infinement
    Ahmed

  10. Les œuvres de Paul-Louis Courier sont les moins lues de toutes celles publiées dans la prestigieuse collection de la Pléiade. En vous disant cela, je prends certes le risque que vous ne soyez guère tenté d’aller plus loin. Pourtant, si vous dépassez vos craintes, vous découvrirez un remarquable styliste à la plume acérée. Très proche du peuple, Paul-Louis Courier aimait accoler à son nom la mention « vigneron de la Chavonnière ». Il tenait toujours sa plume à la disposition des petites gens, et malheur à celui qu’il prenait pour cible.

    Avec son génie habituel, il ose même s’en prendre à Napoléon :
    « Parmi les causes d’accroissement de la population, il ne faut pas compter pour peu le repos de Napoléon. Depuis que ce grand homme est là où son rare génie l’a conduit, s’il eût continué de l’exercer, trois millions de jeunes gens seraient morts pour sa gloire, qui ont femmes et enfants maintenant ; un million serait sous les armes, sans femmes, corrompant celles des autres. Il est donc forcé, en toute façon, que le peuple croisse ; ainsi fait-il, ayant repos, biens et chevances, peu de soldats et point de moines. » (Lettre VI au rédacteur du Censeur, 1819)

    Une phrase m’a posé problème, que je ne parvenais pas à comprendre :
    « Son Caton, qu’était-ce qu’un pamphlet contre César, qui répondit très bien, ainsi qu’il savait faire, et en homme d’esprit, digne d’être écouté, même après Cicéron ? »
    J’ai écrit à Jean-Pierre Lautman, peut-être le meilleur spécialiste actuel de l’œuvre de Paul-Louis Courier, qui m’a très aimablement répondu :

    « Monsieur,
    Vous avez soulevé une difficulté qui ne se peut dissiper qu’au prix de conjectures.
    Conservons la seule qui paraisse sensée et nécessite quelque aménagement de lecture.
    « Son Caton, qu’était-ce qu’un pamphlet contre César, qui répondit très bien, ainsi qu’il savait faire, et en homme d’esprit, digne d’être écouté, même après Cicéron ? »
    Il faut entendre par cette phrase étrange ceci : « Son Caton, qu’était-ce sinon un pamphlet contre César, qui répondit très bien, ainsi qu’il savait faire, et en homme d’esprit, digne d’être écouté, même après Cicéron ? ».
    On sait qu’après la mort (exemplaire) de Caton d’Utique, Cicéron prononça un éloge de Caton, subterfuge pour s’en prendre à César (Cicéron était plus proche de Pompée) auquel ce même César opposa un anti-Caton. Ces deux textes ne nous sont pas parvenus. Courier suppose que le premier était certainement un pamphlet.
    J’espère avoir éclairé votre lanterne. […] »

    Pour ceux que le sujet intéresse Jean-Pierre Lautman est l’auteur d’une excellente étude :
    Paul-Louis Courier ou La Plume indomptée, CLD, Chambray-lès-Tours, 2001.

    Très bonne écoute à tous,

    Ahikar

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