La pensée de Pierre Colau (1763-183?), s’appuie sur celle d’un autre inconnu, Guillaume-Thomas Raynal, philosophe des Lumières qu’il nous faut présenter :
« Longtemps oublié, Raynal est pourtant l’un des plus importants écrivains du XVIIIe siècle. Il est aujourd’hui redécouvert pour le rôle qu’il a joué dans la pensée de son temps et pour la place qu’il occupe dans l’histoire des idées politiques. Le grand public n’a jamais entendu parler de ce personnage très célèbre en son temps. Les démocraties du monde moderne lui doivent probablement plus qu’à la majorité des hommes illustres qu’elles vénèrent. Creuset de l’idéal démocratique, son œuvre a servi de référence à la Révolution française ; elle constitue un des points de départ de la pensée politique du XIXe siècle. »
Le contenu de cet article, où parlent les statistiques, Crimes de la superstition et du fanatisme, occasionnés par l’intolérance religieuse (1831) pourrait être de la plume d’un Encyclopédiste ou de Voltaire… et pourquoi pas d’un chroniqueur actuel :
« Il faut avouer cependant que les histoires sont remplies de guerres de religion ; mais ce n’est point la multiplicité de ces religions qui a produit ces guerres, c’est l’esprit d’intolérance qui animait celle qui se croyait la dominante ; c’est cet esprit de prosélytisme que les juifs ont pris des Égyptiens, et qui d’eux est passé comme une maladie épidémique, aux mahométans et aux chrétiens ; c’est enfin cet esprit de vertige dont les progrès ne peuvent être regardés que comme une éclipse de la raison humaine. Car enfin, quand il n’y aurait pas de l’inhumanité à affliger la conscience des autres, quand il n’en résulterait aucun des mauvais effets qui en germent à milliers, il faudrait être fou pour s’en aviser. Celui qui veut me faire changer de religion ne le fait sans doute que parce qu’il ne changerait pas la sienne quand on voudrait l’y forcer : il trouve donc étrange que je ne fasse pas une chose qu’il ne ferait pas lui-même peut-être pour l’empire du monde. »
Ajoutez un commentaire !
C'est la meilleure manière de remercier les donneurs de voix.