Le Papier peint jaune est une nouvelle publiée en 1892, qui se présente sous la forme du journal intime d’une femme recluse à la campagne « pour son bien » par son mari et contrainte au repos. Elle devient peu à peu fascinée par le papier peint de sa chambre au point d’en perdre la raison. « Il y a des choses dans ce papier que personne d’autre que moi ne sait, ou ne saura jamais. »
Le texte est intriguant, tant dans la forme que dans le fond, et frôle avec le fantastique. Il constitue, en creux, une dénonciation du traitement imposé aux femmes souffrant de dépression au XIXe siècle, dont Charlotte Perkins Gilman (1860-1935) a elle-même été victime. C’est pourquoi il est considéré, aux États-Unis, comme l’un des textes fondateurs du féminisme.
Cette lecture est accompagnée des Valses nobles et sentimentales de Ravel, interprétées au piano par Ivan Ilić avec son aimable autorisation.
par Gaëlle à partir d’un portrait de Charlotte Perkins Gilman et d’un papier peint de William Morris (1834-1896)
Maurice Ravel, Valses nobles et sentimentales, interprété par Ivan Ilić (avec l’aimable autorisation de l’artiste).
Je rejoins les commentaires précédents, j’aime beaucoup votre lecture et le style de l’autrice. Il est en effet dommage que Charlotte Perkins Gilman ne soit pas d’avantage traduite en Français. Je relis régulièrement cette nouvelle depuis une vingtaine d’années et j’ai lu récemment son roman “herland”. Il me semble que l’article de wikipédia mentionne une autre nouvelle traduite mais ce serait tout.
Claryssandre, je suis bien d’accord avec vous, l’attitude du mari est très infantilisante, et il semble ne jamais entendre ce que sa femme ressent.
Ce qui est intéressant, c’est que Charlotte Perkins Gilman a envoyé cette nouvelle au médecin qui lui avait préconisé une cure de repos, et qui était apparemment assez fameux (Weir Mitchell). Elle n’a jamais eu de réponse, mais a appris avec soulagement ensuite qu’il avait cessé de prôner cette méthode… On peut penser que ce texte a contribué à l’en dissuader !
Merci à vous pour votre commentaire, et j’espère pouvoir très vite publier cette autre nouvelle.
Quel texte ! Troublant, étonnant, presque envoûtant, qui reste longtemps à l’esprit. Un style vif, alerte, à la fois classique et d’une grande modernité.
Un sujet sombre et dérangeant mais pourtant très prenant. Pour moi, le malaise ne vient pas tant du papier peint que du comportement et des propos du mari “aimant”(?) mais étouffant… Malaise si subtilement et habilement accentué par le choix musical.
Merci infiniment, chère Gaëlle, pour cette découverte et cette lecture, parfaite et si agréable, comme toujours ! J’attends avec curiosité et intérêt l’autre nouvelle de cette auteur que vous envisagez de traduire et de lire. Encore merci et bonne soirée !
Merci, Pomme !
Texte et lecture et voix admirables! Un très enthousiaste bravo à vous, Gaëlle.
Je partage votre enthousiasme pour ce texte, Elisabeth, et je m’étonne qu’il soit si peu connu en France alors qu’il me semble faire partie des classiques étudiés aux Etats-Unis … Merci de m’avoir fait part de votre intérêt !
Extraordinaire texte, lu avec un ton qui le rend encore plus fascinant. Merci Gaëlle !
Merci à vous, Daniell et Manou, pour votre écoute et vos retours. J’ai adopté naturellement le ton léger de la narratrice elle-même qui écrit son journal, car de son point de vue la fin est enthousiasmante et représente une libération !
Je n’ai pas encore envisagé de lire d’autres textes de Charlotte Perkins Gilman, mais je vais y penser – le problème est qu’ils ne sont pas traduits en français, et cela a été un gros travail dont je ne me serais jamais sortie si je n’avais pu m’appuyer sur celle du site Les Mystères du Canada sur laquelle je suis tombée par le plus grand hasard.
Merci infiniment pour ce passionnant voyage dans le papier jaune !
Très agréable moment grâce à votre voix claire et votre lecture légère.
Votre ton léger rend encore plus dramatique la plongée de cette femme dans la folie et l’imbécilité du mari,
ce texte est étonnant et j’espère que vous en lirez d’autres,
merci