Cette (maligne) nouvelle, extraite de l’Étoile polaire du Vicomte d’Arlincourt (1788-1856) a été publiée comme telle dans la revue Le Journal des journaux en 1843.
Voir également cet article de Wikipédia.
« – Troupier devenu calotin ! dit gaillardement le diable avec un sourire malhonnête, et portant la main à ses cornes comme pour un salut militaire, je te tire ma révérence. Or ça, qu’y a-t-il pour ton service ? donne tes ordres, camarade !
J’ai oublié de dire que le père Ignace tenait singulièrement au langage de la bonne compagnie et aux habitudes de l’extrême politesse. De là aussi la bienveillance générale qu’il s’attirait. Le style cavalier et le sans-façon vulgaire du diable, l’ont, en conséquence, indigné. Il croit, néanmoins, devoir se contraindre ; et, se découvrant le front, en clerc parfaitement éduqué, il réplique avec l’urbanité la plus exquise :
– J’ai trop de savoir-vivre, monseigneur, pour me permettre de vous intimer des ordres. Veuillez vous donner la peine de vous asseoir.
– C’est inutile, saint farceur ! Au fait, et point de périphrases. Je connais ta pensée secrète. Tu veux que cette nuit… »
je vous en prie, Gilval
Voilà au moins un diable qui condescend à négocier son entremise et à faire confiance aveugle en ce troupier devenu calotin.
Merci pour la lecture et pour cet agréable moment d’évasion.
Gilval