Charles Louis Philippe, poète et romancier, fils de sabotier de l’Allier, ouvrier à la Ville de Paris, handicapé par une tuberculose infantile, est mort, en 1909, à 35 ans de la typhoïde.
« Ma grand-mère était mendiante, mon père, qui était un enfant plein d’orgueil, a mendié lorsqu’il était trop jeune pour gagner son pain. J’appartiens à une génération qui n’est pas encore passée par les livres… Je crois être en France le premier d’une race de pauvres qui soit allée dans les lettres. » (Lettre à Maurice Barrès)
Avec quelques amis, dont André Gide, il fonda la Nouvelle Revue Française (N.R.F.). On le classe parmi les auteurs « populistes » s’intéressant à l’univers des humbles dont le peuple est le héros, en opposition avec la littérature des salons académiques.
Philippe a laissé une œuvre littéraire forte avec des personnages se débattant dans un univers d’inégalités, d’injustices, de maladies, mais aussi d’amour maternel et de bonheurs quotidiens…
Les Deux Mendiants s’achèvent ainsi : « C’étaient, son mari ainsi qu’elle, des mendiants comme il n’y en a pas beaucoup. On était heureux de pouvoir leur faire du bien. On les regretta. »
L’Enfant malade apparaît comme une sorte d’autobiographie du poète fragile dès l’âge de sept ans :
« Un jour succède à l’autre pendant qu’une douleur succède à une autre douleur. Voici les jours noirs qui naissent avec un matin fatigué. Huit heures et la soupe sont tristes comme un remède à ceux qui n’ont pas d’appétit. Neuf heures, dix heures, onze heures, la Douleur habite votre cerveau, votre mâchoire, vos tempes et votre sang. Vous n’êtes plus vous, cet enfant aux regards et aux idées, car la Douleur vous bouche les yeux et remplace vos idées. »
Consulter les versions textes de ce livre audio : Les Deux Mendiants, L’Enfant malade.
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