Ce roman, l’un des plus ambitieux de Charles Dickens, relate l’histoire de quelques membres de la famille Jarndyce, qui se livrent une bataille juridique interminable à propos d’une fortune ayant fait l’objet de plusieurs testaments contradictoires. Les lois anglaises de l’époque sont si compliquées et le procès dure si longtemps que lorsqu’un jugement est enfin attendu, aucun d’entre eux n’hérite du moindre penny, toute la succession ayant été absorbée par les frais de justice.
Ce roman est à la fois une satire féroce, où le comique côtoie sans cesse le tragique, d’une société foncièrement corrompue, et un thriller, un peu à la manière de Wilkie Collins, futur auteur de La Femme en blanc, et grand ami de Dickens. Le récit est écrit tour à tour par deux narrateurs : l’héroïne, Esther Summerson, – dont le mystère de la naissance nous est dévoilé de manière très progressive – s’exprimant à la première personne, et un narrateur omniscient parlant à la troisième personne.
« Bleak House » désigne la maison qui est au centre de l’action et veut dire littéralement « Maison austère, morne, désolée». « Dame Durden », terme d’affection utilisé par les proches d’Esther Summerson, est un sobriquet emprunté à une vieille ballade où elle désigne une bonne ménagère. Wat Tyler fut le meneur de la Révolte des Paysans de 1381, qui sous le règne de Richard II mit à sac une partie de Londres, et ce nom évoque des idées de chaos social et d’anarchie.
J’avais déjà écouté cette année un Dickens que j’avais trouvé burlesque et bizarre et je me suis avancée dans celui-ci avec une certaine réticence mais grâce à vous, monsieur André Rannou, je me suis retrouvée tout à fait conquise. Votre voix nous guide dans ce mélange inattendu de conte, de mélodrame, de roman policier et de procès kafkaïen avant la lettre, sur un fond de réalisme et de critique sociale. Je me suis laissé porter par toute cette énergie et tout ce mystère et finalement je trouve que ce roman a beaucoup d’intérêt et un grand charme.
Jamais je ne l’aurais connu sans votre intermédiaire. Rencontrer des œuvres un peu rares comme celle-ci fait partie des agréables surprises du site. Vous m’aviez déjà permis de découvrir un Conrad rare, lui aussi.
Merci !
Bonjour Sautillant. Je n’ai pas comparé les deux traductions auxquelles vous faites allusion, et suis donc incapable de vous répondre. Je le regrette.
A. Rannou
Ps
Cette traduction est de Henriette LOREAU… mais sous la direction de Paul LORAIN ( et pas LORRAIN comme j ‘ ai tapé ) …
André RANNOU… mon grand bonjour !
Une lecture que je me promettais de faire sous peu grâce à la fort opportune réédition en ” Folio ” il y a deux ans de ce livre etrangement dedaigné des editeurs… quand j ‘ ai découvert votre lecture ! À peine sorti de L’ INEGALABLE LECTURE de ” David Copperfield ” par Vincent VIOLETTE qu ‘ on trouve sur ” Audible ” ( je me dis que DICKENS qui donnait des lectures publiques de ses livres ne devait pas mieux faire ! Ce Vincent VIOLETTE doit en être la reincarnation ! ) je m’ y suis plongé… Toute la magie de DICKENS encore une fois ! Quel enchanteur ! Nous le lisons avec le recul de plus de 150 années… mais quand on réalise qu ‘ il ecrivait dans son siècle on se demande où l’ equivalent aujourd ‘ hui ! Pour moi… nulle part !
Un grand merci pour nous avoir fait partager ce trésor !
Une question… vous semblez être un parfait anglophone… peut-être même un angliciste… que pensez-vous des traductions respectives de Paul LORRAIN et de Sylvere MONOD ? En ecoutant la lecture de Vincent VIOLETTE… la traduction Paul LORRAIN… et en la comparant avec celle que j ‘ ai lue… Sylvere MONOD… reconnue generalement comme le grand traducteur de DICKENS … ma préférence va à la première… qui me semble plus proche du DICKENS que je sens… Que vous en semble ?
À une prochaine lecture…
Cordial salut…
Comment vous dire merci pour vous récompenser d’un travail aussi qualitatif ??
Merci à vous pour vos dernières lectures. Du Dickens en plus … c’est super !
Merci infiniment, chère Sophie. Je m’en veux de réagir si tard à un long commentaire, comme tout donneur de voix aimerait en recevoir plus souvent.La phrase: “Vous donnez toujours beaucoup de vie au texte” me touche particulièrement, car c’est en effet le but que je poursuis, sans toujours y parvenir.
Amicalement